L'équipementier télécoms américain Motorola (MOT) s'est rapproché de l'équilibre en 2009, en ramenant ses pertes à 51 millions de dollars, contre 4,2 milliards l'année précédente, grâce notamment à un quatrième trimestre bénéficiaire, mais a prévenu que l'année commençait mal.

Le dernier trimestre a été le troisième bénéficiaire de l'année, à hauteur de 142 millions de dollars, alors qu'un an plus tôt Motorola avait essuyé une perte de 3,7 milliards de dollars. Hors éléments exceptionnels et rapporté au nombre d'actions, cela représente 9 cents, alors que les analystes n'attendaient que 8 cents.

«Nous sommes satisfaits des progrès significatifs accomplis en 2009 pour améliorer notre structure de coûts et renforcer nos opérations dans le domaine des téléphones portables», la branche à problèmes du groupe, a souligné le co-directeur général du groupe, Sanjay Jha.

Cependant, et en dépit de la sortie bien accueillie de deux téléphones sous Androïd, le système d'exploitation de Google, les ventes totales de Motorola ont été légèrement inférieures aux attentes du marché, plafonnant à 5,7 milliards de dollars sur le trimestre, là où les analystes attendaient 5,9 milliards, et à 22 milliards de dollars sur l'année (contre 22,25 mds USD attendus).

En outre, la société a indiqué qu'elle prévoyait des pertes pour le trimestre en cours, à hauteur de 1 à 3 cents par action, ce qui, hors éléments exceptionnels, pourrait toutefois revenir à un bénéfice de 1 cent par action, là où les analystes attendaient un bénéfice de 3 cents par action jusqu'à présent.

Même si la direction a fait état de nouvelles méthodes comptables utilisées cette année qui pèseront sur les résultats publiés, le marché a lourdement sanctionné ce pessimisme, faisant chuter l'action de 10% à 6,66 dollars vers 11h00.

La branche des téléphones portables, qui souffre d'avoir tardé à épouser la mode des appareils multifonctions, a encore encaissé une chute de 22% de ses ventes, à 1,8 milliards de dollars, et 12 millions d'unités vendues, ce qui lui a assuré une part de marché mondiale de seulement 3,7%.

Lors d'une téléconférence d'analystes, M. Jha s'est refusé à donner une estimation du volume de ses ventes cette année, se bornant à prévenir qu'elles baisseraient encore.

Il a précisé qu'il escomptait vendre entre 11 et 14 millions de «smartphones» en 2010, en portant à 20 le nombre de nouveaux modèles.

M. Jha a également indiqué qu'il escomptait que l'activité téléphones soit bénéficiaire au quatrième trimestre 2010, alors qu'elle a encaissé fin 2009 une perte de 132 millions de dollars.

Interrogé sur l'impact du bras de fer entre Google et les autorités chinoises sur la censure, M. Jha a assuré avoir «pris des mesures pour que nos affaires puissent autant que possible ne pas être touchées». Ainsi, Motorola avait choisi d'installer plusieurs suites d'applications pour ses téléphones, afin par exemple que ses téléphones puissent fonctionner avec des moteurs de recherches autres que celui de Google.

Le groupe n'a donné aucune précision sur la date de la scission de cette activité, reportée sine die en 2008, ni précisé si elle était toujours à l'ordre du jour.

Selon l'analyste Hale Holden, chez Barclays, cette incertitude pèse sur l'attrait du titre, qui risque du coup de fluctuer «au gré des titres de presse et des rumeurs».

Les autres branches d'activités de Motorola, les équipements pour la maison (décodeurs....) et les équipements professionnels (talkie-walkies, scanneurs à code barre etc ) sont restées bénéficiaires, à hauteur de respectivement 91 millions de dollars (-64,6% sur un an) et 368 millions de dollars (-21%), mais leurs ventes ont baissé respectivement de 24% et 12%.

M. Brown a concédé que les équipements pour la maison étaient en difficultés, mais il a assuré que ce n'était que passager et que les perspectives étaient solides, grâce en raison des perspectives d'équipements vidéos.