Nanti malgré la récession, le Groupe CGI (T.GIB.A), meneur canadien de l'informatique de gestion, ravive sa recherche d'acquisitions afin d'accélérer sa croissance.

«Nous voulons être des consolidateurs dans notre secteur. Et nous avons au moins 1,6 milliard en capacité financière disponible lorsque les bonnes occasions se présenteront», a indiqué Michael Roach, président et chef de la direction de CGI, aux actionnaires réunis en assemblée annuelle, hier à Montréal.

Toutefois, a insisté M. Roach, de telles acquisitions devront respecter des critères bien établis par la direction de CGI.

Entre autres, tout projet d'acquisition doit pouvoir «être rentabilisé dès la première année».

C'est d'ailleurs pourquoi CGI n'a pas emboîté le pas à des concurrents qui, l'an dernier, ont semblé tirer parti de la récession et de l'après-crise financière pour faire des acquisitions importantes.

«Nous en avons examiné plusieurs. Mais les prix payés en prime pour ces actifs auraient été impossibles à rentabiliser rapidement pour nous», a précisé Serge Godin, président du conseil et cofondateur de CGI, à un actionnaire qui s'inquiétait de possibles «occasions ratées» en 2009.

Par ailleurs, parmi ses critères d'acquisition, CGI concentre son attention dans ses deux principaux marchés actuels: l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest.

Aussi, les dirigeants de CGI veulent privilégier l'achat éventuel d'actifs ou d'entreprises qui sont dans deux créneaux du marché de l'informatique de gestion: les entreprises de services financiers et les services gouvernementaux.

Quant à la taille de cibles éventuelles, les dirigeants de CGI ont fait état de deux scénarios plus plausibles.

«D'une part, nous surveillons les occasions d'achat d'entreprises de moindre taille, avec des revenus de l'ordre de 50 à 100 millions par année, dont les activités plus spécialisées pourraient combler rapidement des écarts dans notre offre de services», a expliqué Michael Roach à une question de La Presse Affaires, après l'assemblée.

«D'autre part, nous pourrions aussi faire l'acquisition d'une grande entreprise avec des revenus d'au moins 2 milliards par année.»

Cela dit, les dirigeants de CGI ont insisté devant les actionnaires et, ensuite en point de presse, sur les «vertus de la patience» dans leur recherche de projets d'acquisition.

Et ce, même si Serge Godin, président du conseil, a réitéré devant les actionnaires l'engagement pris l'an dernier de doubler la taille de CGI au cours des cinq prochaines années, soit d'ici 2014.

Résultats financiers

Entre-temps, la priorité immédiate des dirigeants de CGI demeure la préservation de bons résultats financiers en dépit de la récession.

Et encore hier, les résultats annoncés pour le premier trimestre de l'exercice 2010 de CGI ont démontré l'acuité de sa gestion, de l'avis d'analystes.

Malgré une baisse de ses revenus bruts sous la barre du milliard, soit 8% de moins qu'il y a un an, le Groupe CGI est parvenue à rehausser son bénéfice d'exploitation (avant impôt et intérêts) de 10%, à 116,2 millions.

Le bénéfice par action (avant impôt) atteint 27 cents, en hausse de 17% par rapport au résultat comparable un an plus tôt.

«C'est un autre trimestre solide chez CGI», a constaté l'analyste Tom Liston, de la firme Partenaires Versant, à Toronto.

Aussi, durant ce trimestre terminé le 31 décembre, CGI a rajouté pour 1,6 milliard en contrats à son carnet de commandes. Il atteint 11,4 milliards, l'équivalent de trois années d'activité au rythme actuel.

«Ces derniers résultats de CGI et, plus important encore, ses perspectives d'affaires, sont très positifs», selon l'analyste Richard Tse, de la Financière Banque Nationale.

«De plus, CGI maintient de très bons flux monétaires. Ça lui procure une bonne flexibilité financière pour, à la fois, réaliser des acquisitions, soutenir sa croissance interne et continuer son rachat d'actions.»

En Bourse, les investisseurs ont manifesté leur appréciation des résultats de CGI. Malgré un marché encore baissier, ses actions ont rebondi de 1%, à 14,84$, tout près de leur sommet historique atteint deux jours plus tôt.