Le grand patron d'Apple, Steve Jobs, a dévoilé hier sa dernière création: le iPad, une tablette tactile multimédia qui promet une expérience «plus pratique et plus personnelle» que celle offerte par un ordinateur portable.

Déjà, le lancement semble être une réussite. Les réseaux sociaux Twitter et Facebook ont été inondés de messages d'utilisateurs disant être intéressés à acheter un iPad, dont le prix s'échelonne entre 499$US et 829$US, selon les versions proposées.

Le public canadien n'est pas en reste: la version de base de la tablette d'Apple sera disponible à la fin du mois de mars, en même temps qu'aux États-Unis.

Les journaux et les magazines pourront adapter leur contenu et proposer une application payante sur l'iPad. Or, la tablette tactile d'Apple permet aussi de surfer sur le Net. C'est donc dire qu'une éventuelle version payante des journaux et des magazines serait en concurrence avec la version gratuite offerte sur l'internet, un beau casse-tête en perspective pour les éditeurs.

Plusieurs critiques ont aussi soulevé des doutes sur l'utilité du iPad, hier. C'est le cas de Melissa J. Perenson, du site PC World, selon qui le iPad est «trop lourd pour être tenu à une main», ce qui rend la lecture «pénible à la longue».

Présentée en grande pompe hier à San Francisco, la tablette iPad permet de naviguer sur l'internet - via wifi ou réseaux téléphoniques 3G -, d'envoyer des courriels, de lire, de visionner photos et vidéos et de jouer à des jeux vidéo.

«Nous avons trouvé un prix qui permet à un grand nombre de personnes de mettre la main sur le iPad», a dit M. Jobs.

La tablette ne remplacera pas les ordinateurs portables, ou même les netbooks. Par exemple, son système d'exploitation ne permet pas d'avoir deux programmes ouverts en même temps, ou d'utiliser une souris. Une limitation que voudront sans doute contourner les milliers de programmeurs qui se mettront à l'oeuvre pour proposer des applications payantes sur le iPad. Les milliers d'applications déjà disponibles pour l'iPhone pourront d'ailleurs être utilisées sur l'iPad.

La tablette ressemble à un iPhone géant. Elle mesure 24,7 centimètres de diagonale (9,7 po) et pèse 0,7 kg (1,5 livre), ce qui en fait «l'ordinateur multimédia le plus léger et le plus puissant sur le marché», a dit Steve Jobs. La tablette est munie d'un système d'exploitation semblable à celui que l'on retrouve dans l'iPhone. Un clavier tactile apparaît et disparaît au besoin.

L'iPad possède une batterie non amovible qui permet jusqu'à 10 heures d'utilisation. «Je peux prendre l'avion de San Francisco à Tokyo et regarder des films durant toute la durée du vol», a noté Jobs. Trois capacités de stockage ont été décrites par le grand patron d'Apple: 16, 32, ou 64 gigaoctets. Aux États-Unis, il en coûtera 15$ ou 30$ par mois pour se connecter au réseau AT&T, selon que l'on choisisse une limite de téléchargement de 256 gigaoctets ou un accès illimité.

«Il n'y a aucun contrat à signer, a noté Jobs. Vous pouvez activer et désactiver la connexion directement à partir du iPad.»

La version wifi de la tablette sera mise en vente dans 60 jours. Steve Jobs a signalé hier que le iPad version 3G serait disponible à la fin avril aux États-Unis et «en juin ou en juillet» à l'international.

Le iPad peut se fixer dans un socle vendu séparément pour 39$US ou un socle muni d'un clavier pour 69$US.

Compétition pour Amazon

Une application nommée iBooks permet de transformer la tablette en livre électronique. Apple entend lancer le iBooks Store, qui proposera des milliers de titres, dont les livres les plus populaires de la liste du New York Times et autres. «Amazon a vraiment ouvert la voie en matière de livres électroniques, et nous comptons continuer l'aventure», a dit Jobs.

Martin Nisenholtz, vice-président de la division numérique du New York Times, a aussi dit que l'iPad «ouvrait la voie pour la prochaine génération de journalisme numérique».

Il a fait la démonstration d'une version électronique de son journal, plus agréable à lire que sur un ordinateur portable. M. Nisenholtz n'a pas parlé du modèle d'affaires que son entreprise comptait adopter pour le iPad.