Grâce à une poussée du secteur manufacturier, la croissance réelle de l'économie du Québec a atteint 0,8%, en octobre, comparativement à 0,2% pour l'ensemble du pays.

Il s'agit «de la plus forte hausse mensuelle en 26 mois», rappelle Marc Pinsonneault, économiste à la Financière Banque Nationale. Pour la première fois depuis le début de la récession, le Québec a connu deux mois consécutifs de croissance. En septembre, l'économie avait crû de 0,1%, comparativement à 0,4% pour l'ensemble canadien mu par la relance de la production automobile.

Fait des plus étonnants, le secteur des biens est grandement responsable de cette poussée québécoise avec un gain mensuel de 2,1% après deux replis d'affilée. La construction a été la seule à afficher un repli léger.

Si l'agriculture, l'exploration minière ou la génération électrique ont toutes connu des gains appréciables, le secteur manufacturier a nettement rebondi. En fait, 13 industries sur 20, représentant plus des deux tiers de la production en usines, ont progressé. Le secteur aéronautique a été très actif, mais il s'agit d'une industrie où la volatilité reste très prononcée.

Les services souffrent

En revanche, la croissance des services a été plus modeste à hauteur de 0,3%. Après 10 mois en 2009, l'ensemble des services avait progressé de 0,1%, alors que l'ensemble de l'économie accuse un retard de 2,0% par rapport aux 10 premiers mois de 2008. Certaines industries des services souffrent d'ailleurs de la décrue économique comme l'entreposage et le transport, deux composantes du commerce extérieur.

Le Québec se dirigeait donc, à la fin octobre, vers sa première décroissance annuelle depuis 1997 qui devrait être moins importante que celle de l'ensemble du Canada.

Les bons résultats d'octobre plaçaient cependant le Québec en bonne situation pour réaliser une jolie croissance trimestrielle en fin d'année, même si les données préliminaires de novembre indiquent que la progression aura été beaucoup plus modeste.

«Même si l'économie fait une pause, le dernier trimestre bénéficiera d'un bon acquis de croissance grâce au mois d'octobre», analyse Hélène Bégin, économiste chez Desjardins.

La reprise paraissait bien engagée et devrait se consolider cet hiver, même le rythme de croissance sera plus faible que pour l'ensemble canadien qui bénéficiera davantage de l'effet de rebond.