Les dettes publiques colossales, aggravées par les généreux plans de sauvetage anti-crise, pourraient être à l'origine de la prochaine crise économique si elles n'étaient pas rapidement assainies, prévient le Forum économique mondial (WEF) dans un rapport publié jeudi.

«Bien que leur intervention se soit avérée vitale, les gouvernements doivent désormais faire en sorte de ne pas devenir la principale cause de la prochaine crise», explique le rapport annuel du WEF sur les Risques globaux de 2010.

Mettant particulièrement en cause les États-Unis et le Royaume-Uni, qui accusent des déficits budgétaires gigantesques, le WEF estime qu'il est grand temps pour les gouvernements de mettre un terme aux mesures extraordinaires prises l'année dernière face à la crise.

«Le plus urgent est maintenant de gérer dans le temps un retrait graduel et crédible des plans fiscaux de façon à rendre la reprise durable», insiste le rapport.

Il ne faut pas tarder, car «les déficits fiscaux font craindre une détérioration de la dette souveraine», ajoute-t-il.

Parmi les pays développés, la Grèce connaît déjà une crise de sa dette publique, qui est l'une des plus grosses de la zone euro, chiffrée à 113% du PIB pour 2009.

Dubaï, qui a emprunté sans compter pour financer ses projets grandioses, est également montré du doigt. Le petit émirat a été sauvé in extremis le 14 décembre par son voisin Abou Dhabi, le plus riche de la fédération et capitale des Émirats arabes unis. Ce dernier lui a apporté une aide de 10 milliards de dollars pour le sortir du marasme.

Outre la crise, les finances publiques de nombreux pays développés subissent également la pression d'une population vieillissante, augmentant les besoins en protection sociale et santé.

«Les économies développées en particulier doivent s'attaquer à la lourde tâche de reformer leurs systèmes de protection sociale» en faisant en sorte que les coûts soient «mieux répartis» entre les différentes couches de la population, indique ainsi le rapport.

«Ceci implique que les politiques prennent des décisions impopulaires alors même que les électeurs souffrent durement du chômage provoqué par la récession mondiale», prévient-il encore.