Google (GOOG) n'a pas encore fait officiellement une croix sur le marché chinois. Mais ça n'a pas empêché les investisseurs de tirer des conclusions, qu'elles soient hâtives ou non.

L'action du moteur chinois Baidu [[|ticker sym='BIDU'|]], principal concurrent de Google dans l'empire du Milieu, a bondi de 14% à 438$ hier au NASDAQ pendant que le titre de Google cédait 1% à 584$.

 

Ironiquement, Google a déjà possédé une participation dans Baidu qui a été larguée il y a quatre ans lorsque l'action s'échangeait à 80$.

L'analyste Brian Pitz, de la firme UBS, évalue à 50% les chances de voir Google se retirer de la Chine. «Un compromis entre Google et le gouvernement est encore possible. Quitter la Chine représenterait pour la société la perte d'une importante occasion à long terme».

La menace de Google pourrait aussi n'être qu'une ruse; la direction a expliqué qu'elle entend négocier avec le gouvernement chinois au cours des prochaines semaines afin de trouver un terrain d'entente. «Nous allons travailler de façon responsable afin de résoudre le litige actuel», affirme David Drummond, responsable du contentieux chez Google.

L'entreprise californienne, qui a lancé son site chinois il y a quatre ans exactement, a intérêt à s'entendre avec Pékin pour plusieurs raisons. Même si Google ne génère aujourd'hui qu'une portion négligeable de ses revenus (moins de 5%) sur le marché chinois, le potentiel est considérable compte tenu de la croissance observée là-bas.

De plus, Google ne doit pas négliger le fait que sa présence actuelle en Chine ne peut que l'aider à pousser la pénétration de son téléphone Nexus One, lancé aux États-Unis dans les derniers jours (Hong-Kong est un marché test pour le Nexus One).

La capitalisation boursière de Google a frôlé les 200 milliards de dollars au début du mois lorsque l'action a touché 629$ au NASDAQ. La valeur boursière a aujourd'hui reculé à 185 milliards, ce qui place tout de même l'entreprise en haut de liste à ce chapitre aux États-Unis avec les Exxon Mobil, Microsoft et Wal-Mart.