Le producteur de jeux vidéo Ubisoft espère épargner ses activités à Montréal en cas de compression des coûts, après avoir annoncé hier que ses prochains résultats seront inférieurs aux attentes.

«Pour le moment, nous n'avons pas de plan de réduction des activités ou de mises à pied massives à nos bureaux de Montréal et de Toronto», a soutenu Cédric Orvoine, principal porte-parole d'Ubisoft à Montréal, après l'avis financier émis par le siège social à Paris.

«Nos activités au quotidien ne devraient pas être affectées par cette annonce. Tout au plus, le report de lancement de quelques semaines de nos prochains jeux importants développés à Montréal comme Splinter Cell nous permettra de les peaufiner davantage.»

À l'instar d'autres entreprises majeures du marché jeux vidéo, ces derniers jours, Ubisoft a indiqué hier que les revenus de son troisième trimestre 2009-2010 seront inférieurs d'au moins 8% à l'objectif antérieur.

Pour tout l'exercice, la révision à la baisse sera d'au moins 17% par rapport aux objectifs précédents.

De plus, la haute direction d'Ubisoft à Paris s'attend à un exercice déficitaire d'au moins 50 millions d'euros.

Il s'agit d'un revers important par rapport à l'objectif antérieur d'un bénéfice de l'ordre de 70 millions d'euros.

À la Bourse de Paris, les actions d'Ubisoft ont reculé de 2% hier. En trois jours, la perte de valeur boursière totalise 8% pour le plus important développeur de jeux vidéo d'origine européenne.

Hier, la haute direction d'Ubisoft a fait valoir les mauvaises ventes inattendues des jeux pour consoles portatives (DS), ainsi que des jeux lancés récemment pour les consoles de table comme Avatar, inspiré du film à succès du même nom.

Aussi, la haute direction d'Ubisoft a décidé d'inscrire à ses prochains résultats des frais de dépréciation accélérée de certains titres en catalogue.

En contrepartie, Ubisoft profite des ventes fortes de certains jeux lancés récemment comme Assassin's Creed 2, développé aux studios de Montréal.

Vanté par les critiques, ce jeu vient de franchir le seuil des six millions d'exemplaires vendus en moins de deux mois sur le marché, selon Ubisoft.

Ce succès d'Assassin's Creed 2 serait de bon augure pour les quelque 2000 employés et collaborateurs d'Ubisoft à Montréal.

«En fait, la décision d'Ubisoft de recentrer ses priorités d'affaires sur ses jeux de plus haut calibre devrait avantager le statut des studios de Montréal, selon son porte-parole, Cedric Orvoine. Le développement de ces jeux de haut calibre constitue le principal mandat de nos activités et nos gens à Montréal.»