Les actions des sociétés canadiennes vont probablement grimper d'environ 9% en 2010, puis il est possible que ces gains soient effacés tandis que des mesures incitatives céderont le pas à des taux d'intérêt plus élevés, selon Peter Gibson, stratège en chef de portefeuilles chez CIBC World Markets.

M. Gibson, que des gestionnaires de patrimoine sondés par Brendan Wood International ont élu meilleur analyste quantitatif et meilleur stratège de portefeuilles au Canada l'an dernier, précise qu'il a l'intention de fixer son estimation pour la fin de 2010 de l'indice composite Standard & Poor's/TSX à 12 800 points.

L'indice de référence canadien, qui a terminé 2009 à 11 746,11 points, pourrait perdre jusqu'à 30% de sa valeur en 2011, ajoute M. Gibson.

«Si l'économie continue de montrer des signes de faiblesse, le gouvernement américain mettra alors en place de nouveaux stimulants» cette année, avance M. Gibson qui, dès janvier 2006, avait prédit que 2007 marquerait le début d'une crise financière mondiale. «Les autorités américaines ne renonceront à aucune occasion pour stabiliser l'économie», croit-il.

L'an dernier, l'indice Standard & Poor's/TSX a bondi de 31%, plus forte progression en un an depuis 1979 tandis que différents gouvernements dans le monde ont consacré des sommes considérables pour mettre fin à la pire récession mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, les États-Unis, ont consacré, prêté ou garanti pas moins de 8200 milliards US, selon des données compilées par Bloomberg, ce qui a contribué à faire cesser un repli sur quatre trimestres de la première économie mondiale. Cela a entraîné une hausse des prix des métaux et des carburants, laquelle s'est traduite par des gains de l'indice regroupant 211 actions de sociétés canadiennes.

M. Gibson a terminé au premier rang des analystes quantitatifs au sondage annuel de Brendan Wood International 14 fois depuis 1994. Et il a été élu meilleur stratège de portefeuilles sept fois depuis lors.

Les actions se sont appréciées l'an dernier principalement parce qu'elles étaient bon marché comparativement aux obligations, selon M. Gibson. La Réserve fédérale américaine (Fed) a réduit son taux directeur à entre zéro et 0,25% en décembre 2008 et elle l'a laissé à ce niveau depuis ce temps, ce qui a fait baisser les rendements des obligations. Au cours de la première semaine de 2010, l'indice Standard & Poor's/TSX a gr impé de 1,8% à 11 953,83 points.

L'absence d'amélioration des revenus et des bénéfices des entreprises empêchera les actions canadiennes de répéter les gains de 2009, estime M. Gibson.

Mais la faiblesse des bénéfices ne poussera probablement pas les actions à la baisse cette année parce qu'il est vraisemblable que la Fed maintienne les taux d'intérêt bas au cours de l'été et qu'elle renouvelle sa politique d'achat de titres de dette de long terme et de valeurs adossées à des hypothèques avant que cette même politique expire en mars, soutient M. Gibson.