Les États-Unis ont été durement secoués par la crise financière de 2008 qui a ébranlé le système financier et l'économie de la première puissance mondiale. Aussi, l'année 2009 a été marquée par la mise en oeuvre de gigantesques plans de relance pour requinquer la machine américaine et sauver les banques... alors que Washington tentait de mieux encadrer Wall Street. Retour sur les dates importantes de la dernière année.

17 février

Le plan de relance d'Obama

L'administration Obama dévoile son plan de relance de 787 milliardsUS, un mélange de baisses d'impôt (282 milliard US, ou 36%) et de dépenses gouvernementales (505 milliards, ou 64%). Le plan Obama représente 2,5% de la taille de l'économie américaine. À titre de comparaison, le New Deal du président Roosevelt représentait 1,5% de la taille de l'économie américaine après la crise de 1929. «Les efforts du gouvernement américain sont l'une des raisons de la reprise, dit Francis Généreux. Au troisième trimestre de 2009, la croissance économique a été de 2,8% aux États-Unis, dont au moins 1,2% est attribuable au plan de relance. Presque la moitié de la croissance a été générée par le gouvernement.»

9 mars

Le creux de la Bourse

La confiance des investisseurs américains, déjà fragile depuis quelques mois, est à son plus bas. L'indice Dow Jones se transigeait à son plus faible cours depuis le 14 avril 1997. L'indice S&P 500 fait encore pire: il faut remonter au 12 août 1996. «Heureusement, les choses se sont placées tranquillement, le département du Trésor a été plus précis sur les critères de son plan de relance et la Bourse a repris du mieux», dit Francis Généreux. Les investisseurs ayant misé sur une reprise boursière ce jour-là sourient aujourd'hui: le S&P 500 et le Dow Jones se sont appréciés respectivement de 66,5% et de 61,1% depuis le 9 mars.

18 mars

La machine à imprimer de l'argent de Bernanke

Le rôle de la Réserve fédérale américaine est de contrôler l'inflation et la progression de l'emploi, habituellement en modifiant les taux d'intérêt. Sauf que la situation n'était pas du tout habituelle. Aux grands maux les grands moyens, s'est dit le président Ben Bernanke. Faisant une exception à une règle sacrée, la Fed a accepté d'acheter des titres du Trésor américain. En clair, la Fed imprime de l'argent afin de répondre aux besoins de liquidités du système financier. Un changement draconien à sa politique monétaire qui a donné les résultats escomptés, permettant au passage à Ben Bernanke de décrocher le prestigieux titre de personnalité de l'année du magazine Time. «Ben Bernanke a réussi à penser en dehors des sentiers battus, dit Francis Généreux. Alors que bien des gens avaient des craintes, ce spécialiste de la Grande Dépression s'est dit qu'on ne referait pas les mêmes gaffes.»

1er juin

La nationalisation de GM

En restructuration, GM passe sous le contrôle du gouvernement américain, actionnaire à 60%. Les gouvernements du Canada et de l'Ontario détiennent aussi 12% du constructeur automobile. «GM qui devient la propriété du gouvernement, ça donne une idée de l'ampleur de l'engagement gouvernemental au cours de cette crise», dit Francis Généreux. GM a emprunté 6,7 milliards US aux gouvernements afin de continuer ses activités, une dette qui sera remboursée en totalité en juillet 2010.

24 juillet

La prime à la casse

Barack Obama pensait faire d'une pierre deux coups relancer l'industrie automobile tout en réduisant la pollution sur les routes mais le président américain ne s'imaginait pas que son programme de «prime à la casse» serait aussi populaire. Au départ, la prime de 3500$ à 4500$ offerte pour changer sa vieille bagnole contre une voiture moins énergivore devait coûter 1 milliard au gouvernement. Plus populaire que prévu, le programme coûtera 3 milliards. «C'est un bon exemple d'une mesure économique gouvernementale qui a frappé l'imagination des gens et qui a eu un effet très fort», dit Francis Généreux.

30 Septembre

La fin de la récession

C'est la date à laquelle la récession américaine a pris fin, après que le département du Commerce eut annoncé une croissance de 2,2% du produit intérieur brut (PIB) entre juillet et septembre. L'économie américaine était en déclin depuis un an (quatre trimestres). Pour les économistes, une récession se définit comme au moins deux trimestres de décroissance économique. Un trimestre avec une croissance positive met automatiquement fin à une récession - mais pas nécessairement à tous les problèmes économiques s'y rattachant. «En pratique, il faudra voir la suite des choses, notamment sur le plan du crédit et de l'emploi», dit Francis Généreux.