Des éditeurs de journaux aux messageries, des imprimeries aux chaînes de télévision, l'ensemble du secteur des médias s'interroge sur des solutions de sortie de crise, certains y jouant même leur survie.

L'urgence de la situation contraint les entreprises, non seulement à trouver de nouveaux moyens financiers pour affronter la crise, mais à faire preuve de créativité, s'accordent à penser les dirigeants du secteur.

Diversification, produits dérivés, nouveaux services, toutes les pistes sont actuellement explorées par les journaux, les chaînes de télévision ou de radio, ont détaillé différents responsables du secteur lors de la Conférence Médias organisé par les Echos.

A l'instar des grandes chaînes généralistes, TF1 s'est ainsi positionné sur les systèmes de vidéo à la demande, proposant notamment les séries américaines 24h00 après leur diffusion outre-atlantique.

«Aujourd'hui les paramètres de rentabilité sont réunis, mais les investissements notamment en technologie restent importants», a dit Pascal Lechevallier, directeur du développement de TF1 Vision.

L'internet, considéré comme relais de croissance, est devenu incontournable, mais sa rentabilité n'est pas toujours au rendez vous.

Le Figaro réalise 20% de son chiffre d'affaires avec le web et les produits dérivés. Les sites des titres du groupe renvoient à ceux dédiés aux annonces ou au e-commerce. Luciano Bosio, directeur de la stratégie du groupe estime que les contenus payants deviendront une source de financement importante bien qu'en matière d'internet «la commercialisation reste assez rustique».

Diversification, produits dérivés, nouveaux services, jeux, toutes les pistes sont actuellement explorées par les journaux, les chaînes de télévision ou de radio.

«Diversifier» et «monétiser» ses contenus ou son audience, sont devenus les maîtres-mots des patrons de médias.

«Il faut être créatifs pour trouver de nouvelles sources de revenus dans un monde où la notion de gratuité est désormais installée», a estimé de son coté Pierre Louette, Pdg de l'AFP. «Aujourd'hui les messages d'information sur twitter renvoient bien souvent aux dépêches d'agence, mais ce n'est pas encore monétisable», dit-il alors que s'est ouvert un débat public sur l'avenir de l'AFP.

Coté radio, Alexandre Bompard, le patron d'Europe 1 souligne que «98,85% des revenus d'Europe 1 sont constitués par la publicité, de quoi fragiliser l'entreprise. Il faut que d'ici 3 à 5 ans 15% à 20% de nos recettes viennent de la diversification».

La situation des activités traditionnelles est plus préoccupante et relève de l'urgence: les messageries, qui assurent le transport des journaux vers les lecteurs sont aux abois et en appellent aux pouvoirs publics. Le scénario catastrophe d'une faillite avant la fin de 2010 est désormais ouvertement évoqué.

Coté journaux, les principaux quotidiens nationaux afficheront des pertes sur 2009 et connaissent un recul de diffusion moyen d'environ 7% et une chute de recettes publicitaires (l'essentiel de leurs ressources) qui dépasse 20% pour certains. Les annonces de plans d'économies se succèdent. C'est le cas au Parisien/Aujourd'hui (départs volontaires), à La Tribune ou Les Echos (départs non remplacés).

Remarque d'un participant au Forum média: «Le Parisien est un des moins touchés par la crise et c'est le premier à annoncer un plan drastique, il ne faudrait pas que s'applique le vieil adage qui veut que +quand les gros maigrissent, les maigres meurent+».