Trentenaires ou quarantenaires fortunés, voyager dans l'espace n'était pas forcément leur rêve, mais quand l'opportunité s'est présentée de voir la Terre d'en-haut, ils n'ont pas hésité à dépenser des centaines de milliers de dollars pour réserver leur siège.

«Honnêtement, ce n'était pas mon rêve principal de voyager dans l'espace, c'était juste l'un de mes nombreux rêves. Mais quand j'ai entendu qu'il allait être possible d'aller y faire un tour, ça m'a enthousiasmé», raconte à l'AFP Sony Mordechai, un Grec de 28 ans, chef d'une entreprise roumaine, qui a payé 150 000$ pour un billet dans les premiers vols de Virgin Galactic.

Il est l'un des nombreux clients fortunés qui se pressent sous les tentes immaculées installées en plein désert californien de Mojave, à l'invitation du milliardaire britannique Richard Branson, pour découvrir la navette qui les transportera un jour dans l'espace.

«Je ne pouvais pas rater l'occasion de faire partie de la nouvelle ère spatiale. (Ce vaisseau) va sûrement être notre futur et je veux en être», déclare Dick Hardt, 46 ans, développeur de technologies internet dans une multinationale installée à Seattle .

«J'ai acheté des billets pour tous les deux, pour que ce soit notre lune de miel», ajoute-t-il, sa femme de 44 ans à ses côtés. Le couple aux airs de mannequins et à l'allure juvénile s'est marié l'an dernier et depuis, ne pense plus qu'à son voyage dans l'espace.

Parmi les «futurs astronautes», comme les désignent les agences de voyages, figurent également quelques stars, parmi lesquelles l'actrice Victoria Principal (la Pamela de la série «Dallas»), ainsi que le réalisateur hollywoodien de X-Men Bryan Singer.

Dans un bar de glace parrainé par une célèbre marque de vodka, à côté du hangar où la navette SpaceShipTwo - rebaptisée Virgin Space Ship (VSS) Enterprise - a fait son entrée triomphale au son d'une musique électronique et par -4 degrés, concepteurs, ingénieurs aérospatiaux et millionnaires évaluent les qualités de l'engin spatial.

«Comme passe-temps, j'adore piloter des avions -même si je ne le fais plus trop- et (ce voyage) est l'opportunité de participer à un événement qui marquera un tournant dans notre civilisation», déclare à l'AFP le Canadien John Chris Wick, patron d'une société de jeu vidéo.

Le seul aventurier à dépasser la quarantaine est Ken Baxter, un promoteur immobilier de Las Vegas de 60 ans. C'est extrêmement «excitant d'imaginer que dans un an et demi, je verrai la Terre depuis l'espace», déclare-t-il sous le regard inquiet de son épouse.

Outre leur compte en banque bien garni, qui leur permettra de faire partie des pionniers de la nouvelle ère spatiale, tous les «aspirants astronautes» affichent une forme insolente, reconnaissent faire beaucoup d'exercice et font confiance à Richard Branson pour assurer leur sécurité pendant les deux heures trente que durera le vol.

Le milliardaire lui-même a précisé lundi qu'il serait, avec ses enfants, dans le voyage inaugural des premiers «touristes spatiaux»