Le président et chef de la direction du bijoutier Birks and Major, Thomas Andruskevich, ne croit pas que la crise qui touche son secteur soit terminée. Voici le condensé de ce rare entretien, réalisé hier.

La crise est-elle terminée pour vous?

Non, je pense que le marché des produits de luxe, tant au Canada qu'aux États-Unis constitue encore un défi. Un élément positif que nous avons vu chez nous, et qui peut s'appliquer à l'ensemble de l'industrie, c'est que, depuis le début de l'année, le taux de diminution de nos ventes ralentit. On est donc passé d'un recul d'autour de 25% au début de l'année à 19%.

Vous avez des magasins au Canada et aux États-Unis. Cette baisse est-elle pareille des deux côtés de la frontière?

Pour le deuxième trimestre, qui s'est terminé en septembre, le recul de nos ventes (en magasins comparables) a été de 6% au Canada, contre 26% aux États-Unis. Au premier trimestre, c'était -13% au Canada et -26% aux États-Unis.

Y a-t-il des produits plus touchés que d'autres?

Il y a des produits qui sont moins affectés. Ceux qui ont le mieux résisté, ce sont les produits liés au mariage. Les gens se marient pareil pendant les récessions. Ce qui peut se produire, c'est qu'ils achètent un diamant qui peut être moins cher.

L'autre tendance qu'on voit, c'est que les ventes de haut de gamme - et on parle chez nous de produits de plus de 20 000$ - ont baissé de façon dramatique depuis 12 mois, tant chez nous que dans l'industrie.

Aussi, l'autre catégorie la plus affectée, c'est ce que j'appelle la fashion diamond jewellery, un diamant qu'on achète sur un coup de coeur, quelque chose de plus à la mode. Le classique tient mieux la route.

Birks est en Bourse, vous ne pouvez donc pas trop m'en dire sur les ventes actuelles. Mais quelle est votre impression générale du marché actuellement?

Sur le marché américain, en général, il y a moins de soldes que l'an passé et quand il y en a, les rabais son moins grands. Les entreprises ont beaucoup mieux géré leurs inventaires que l'an passé.

Aussi, comme il y a eu quelque 1500 bijoutiers qui ont fait faillite aux États-Unis, leurs ventes de feu créent une pression énorme sur les prix. C'est très différent de ce qui se passe au Canada.

Des leçons de cette crise?

On a appris à être beaucoup plus efficaces en réduisant nos coûts.

On a aussi fait des choses très intéressantes pour les Fêtes. On est le fournisseur officiel, pour la bijouterie, des Jeux d'hiver de Vancouver (...) Aussi, on vient d'ajouter un service merveilleux à notre clientèle en ouvrant la Birks Gold Exchange: on permet aux gens de venir nous vendre leur or.