La crise économique mondiale n'est pas terminée, ont estimé vendredi des participants au Forum économique mondial de Dubaï, relevant par ailleurs que celle-ci avait offert l'opportunité d'innover.

«Je pense que nous sommes encore dans la première mi-temps des conséquences de la crise», a déclaré à l'AFP un responsable du Forum, Richard Samans.

Si la croissance est de retour dans des régions clés, «il est trop tôt pour se taper dans le dos et proclamer que nous avons réussi», a-t-il poursuivi.

Selon Mohammed Alabbar, à la tête d'une commission chargée d'aider Dubaï à contrer l'impact de la crise, «la vérité est que nous avons fait de notre mieux, mais que (le monde est) toujours dans la tempête».

«Le monde (...) a des problèmes car les dettes publiques sont incontrôlables, le secteur bancaire est (toujours) en danger, la dette des ménages reste élevée et parce que, évidemment, le chômage est important», a expliqué M. Alabbar devant plusieurs centaines de participants à ce Forum, ouvert vendredi.

Soulignant le problème des déficits publics, il a estimé qu'ils auraient «très probablement» des conséquences néfastes sur l'éducation et la santé.

Sur un ton plus optimiste, Lord Mark Malloch-Brown, consultant auprès du Forum, a fait valoir que la crise avait donné «l'opportunité d'introduire des idées neuves, d'apporter des changements au système (...) qui, en temps normal, n'auraient même pas été étudiés ou auraient réclamé des années pour leur mise en oeuvre».

«Nous avons une fenêtre d'opportunité», a confirmé Sharan Burrow, présidente de la Fédération syndicale internationale.

Dans son message inaugural, le prince héritier de Dubaï, cheikh Hamdane Ben Mohammed Al-Maktoum, a relevé que la crise avait permis «d'accroître la coopération internationale».

«Nous avons pu voir le G7 devenir un G20 et le G20 se réunir à trois reprises en un an», a-t-il noté.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a de son côté prévenu jeudi que si la tempête économique avait perdu en intensité, le rétablissement des pays développés pourrait être compromis en cas de mauvaise gestion dans la suppression des mesures anticrise.