Des biens personnels du financier déchu Bernard Madoff et de son épouse Ruth ont été dispersés aux enchères samedi à New York pour un montant total d'un million de dollars, deux fois plus élevé que ce qu'attendaient les organisateurs.

Fourrures, vêtements, montres, stylos, vaisselle ou bijoux: près de 200 objets étaient vendus aux enchères par la maison Gaston & Sheehan dans un hôtel de Manhattan pour le compte des autorités judiciaires, afin de rembourser en partie les milliers d'investisseurs qui ont perdu leurs économies dans la gigantesque escroquerie pyramidale du financier américain.

Estimé à 720 dollars, un blouson de baseball aux couleurs des New York Mets, avec le nom du financier brodé dans le dos, a été adjugé pour 14.500 dollars. Ce blouson a une histoire: les propriétaires de l'équipe de baseball, Fred Wilpon et Saul Katz, sont au nombre des victimes de Madoff.

Une paire de pendentifs en diamants appartenant à son épouse Ruth sont partis pour 70 000 dollars pièce, alors qu'ils étaient estimés entre 9 800 et 21 400 dollars.

La plus chères des 17 montres Rolex de Madoff a atteint 65 000 dollars, moins que son estimation. Elle est connue sous le nom de «montre du prisonnier» parce qu'elle fait partie de celles qui ont été fabriquées pour des aviateurs alliés emprisonnés en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale.

Mais l'inventaire des Madoff ne comptait pas de grandes oeuvres d'art. «Cela ne les intéressait pas», note Lark Mason, spécialiste des enchères.

Agé de 71 ans, l'ancien patron du Nasdaq, le marché américain des valeurs technologiques, a été condamné le 29 juin 2009 à 150 ans de prison pour la vaste fraude pyramidale qu'il a reconnu avoir montée. Il l'a lui-même estimée à 50 milliards de dollars alors que l'accusation l'avait évaluée à 64,8 milliards de dollars.

Les investisseurs -particuliers fortunés, institutions, banques, fonds spéculatifs, etc- se pressaient pour investir dans le fonds de Bernard Madoff, qui garantissait en échange d'énormes rendements dépassant 10%. Mais cet argent n'était pas investi et Madoff adressait à ses clients de faux relevés d'activité.

Les fonds apportés par les nouveaux arrivants servaient à rembourser les anciens investisseurs. Le système a fonctionné pendant des années, jusqu'à ce que la crise financière incite nombre de personnes à réclamer leurs placements -envolés. Ruth Madoff ne fait de son côté l'objet côté d'aucune poursuite.