Le hockey, comme n'importe quel sport professionnel, n'est pas qu'un simple jeu. C'est aussi un moyen de créer de la valeur. Beaucoup de valeur.

Selon les plus récentes données de Forbes, un investisseur qui aurait acheté une équipe de hockey à la fin de la saison 1999, à un prix correspondant à la valeur moyenne des équipes du moment (135 millions de dollars US), pourrait se vanter d'avoir obtenu un rendement de 65,2% à la fin de la saison 2009. La valeur moyenne des équipes atteint désormais 223 millions US.

L'investisseur qui aurait misé sur le S&P 500 à la mi-1999 aurait pour ainsi dire fait un très mauvais choix au repêchage. Il a perdu 28,5% de son investissement 10 ans plus tard. Celui qui aurait opté pour le TSX s'en tire bien, avec un rendement de 53%.

Sur la base de ces rendements, acheter une équipe paraît être bien plus qu'une question de prestige. Mais Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux, apporte des bémols.

«Quand tu regardes ce qui s'est passé dans les 10 dernières années, avec la montée du dollar canadien, les équipes canadiennes ont vu leur valeur augmenter beaucoup, ce qui gonfle la moyenne.» De fait, la valeur des six clubs du pays a grimpé de 94% dans le plus faible cas (Montréal) à 211% dans le cas le plus élevé (Toronto). C'est bien davantage que les équipes américaines.

La signature de la dernière convention collective, en 2005, a également permis aux propriétaires solides d'augmenter la rentabilité, note Vincent Delisle.

«Mais quand tu investis, à la Bourse ou n'importe où, il ne faut pas baser sa décision sur les 10 dernières années», dit-il. Il faut plutôt regarder ce qui s'en vient. «Ce serait très surprenant que l'alignement des astres qu'on a vu pour les franchises de hockey, surtout au Canada, se poursuive pendant les 10 prochaines années», précise l'analyste.

Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser, souligne aussi que «ce n'est pas un placement qu'on peut liquider rapidement».

«À la longue, dans un bon marché, ça peut représenter un bon placement, à condition que ça ne représente qu'un certain pourcentage de vos investissements», ajoute-t-il.

Mais comme dans n'importe quel secteur, le risque est là. «Certaines équipes ont très bien fait, mais certains propriétaires mangent littéralement leurs bas», dit M. Durand en mentionnant le cas des Coyotes de Phoenix.

Quoi faire? «Ma recommandation pour les lecteurs, c'est de ne pas acheter d'équipe de hockey», lance Vincent Delisle.