Vidéotron aura bientôt mis en place 60% de son réseau de téléphonie cellulaire, qui doit entrer en service dans la première moitié de l'an prochain.

À la fin septembre, toutes les plateformes de services et de commutation avaient été installées, tout comme les interconnexions au réseau actuel de l'entreprise montréalaise.

Le câblodistributeur, filiale de Quebecor Media, s'est finalement entendu avec ses concurrents Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Rogers Communications [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] pour partager des tours de transmission, une étape qui a pris plus de temps que prévu. Un litige persiste encore avec Telus [[|ticker sym='T.T'|]].

Le président et chef de la direction de Quebecor Media, Pierre Karl Péladeau, a une fois de plus déploré, jeudi, qu'Ottawa ne facilite pas davantage la tâche aux nouveaux joueurs de la téléphonie cellulaire pour la mise sur pied des nouveaux réseaux.

Au cours de la conférence téléphonique tenue pour commenter les résultats du troisième trimestre de Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]], M. Péladeau a souligné que Vidéotron devait parfois consulter la population et des élus locaux pour ériger de nouvelles tours. Or, s'est-il plaint, les campagnes électorales municipales, qui viennent de prendre fin, on retardé le processus.

«Malgré ces défis, nous ne perdons pas de vue notre objectif, qui est de lancer un service de première qualité soutenu par un réseau dernier cri», a déclaré Pierre Karl Péladeau.

Par ces propos, le dirigeant a laissé entendre que Vidéotron n'allait pas rivaliser avec les services cellulaires à bas prix comme Koodo, Virgin et Fido ou avec les futurs concurrents de ce créneau, plus particulièrement Public Mobile.

Pourtant, M. Péladeau ne cesse de répéter que les consommateurs réclament plus de concurrence dans le secteur du sans fil afin de pouvoir bénéficier de tarifs plus abordables.

Interrogé par un analyste, le président de Vidéotron, Robert Dépatie, n'a pas voulu trancher la question, affirmant simplement que le futur réseau cellulaire de l'entreprise procurerait la meilleure «valeur» par le biais des meilleures technologies.

Résultats

Au cours du troisième trimestre, qui a pris fin le 30 septembre, les résultats de Quebecor ont une nouvelle fois été propulsés par ceux de Vidéotron.

La société de portefeuille, qui consolide les résultats de Quebecor Media, dont elle possède 54,7% des actions, a annoncé un bénéfice net de 69,4 millions $ (1,08 $ par action), en hausse de 51,9% par rapport aux 45,7 millions $ (71 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les revenus se sont établis à 918,4 millions $, en hausse de 1,1%.

En excluant un gain de 26,7 millions $ lié à des instruments financiers, le bénéfice ajusté par action a atteint 82 cents, alors que les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur 78 cents.

L'action de Quebecor a explosé en Bourse, clôturant en hausse de 12,6%, à 26,45 $, à la Bourse de Toronto.

Pour Vidéotron, le dernier trimestre terminé a été le 17e d'affilée au cours duquel on a enregistré une hausse de la clientèle pour l'ensemble des services, que ce soit l'accès à Internet, la téléphonie par câble, la téléphonie sans fil et la télédistribution.

Les revenus de Vidéotron ont atteint 503,4 millions $, en hausse de 11,2%, tandis que son bénéfice d'exploitation s'est chiffré à 235,7 millions $, en hausse de 17,3%, pour une marge bénéficiaire de 47%, l'une des plus élevées de l'industrie.

Cette situation est surtout attribuable au fait que la croissance provient désormais davantage de la téléphonie par câble et de l'Internet, des créneaux plus rentables que la télédistribution.

La croissance du nombre de clients a toutefois ralenti par rapport à l'an dernier. M. Dépatie n'a pas voulu dire s'il croyait que la progression de la rentabilité de Vidéotron allait pouvoir se poursuivre encore longtemps.

Du côté des médias d'information, les revenus ont plongé de 14,7% pour s'établir à 241,5 millions $, en raison principalement de la chute des recettes publicitaires, y compris sur les portails internet.

Malgré une baisse de 20,6% des coûts d'exploitation découlant de compressions budgétaires et d'économies salariales au Journal de Montréal, en lock-out depuis janvier, le bénéfice d'exploitation a reculé dans la même mesure - 14,6% - pour atteindre 44,9 millions $

Il faut toutefois dire qu'en excluant une perte liée au démarrage du Réseau Quebecor Media, un service de distribution de circulaires, le repli du bénéfice d'exploitation est moins élevé.

Pour ce qui est du Groupe TVA [[|ticker sym='T.TVA.B'|]], les revenus ont diminué de 3,4% à 89,2 millions $ et le bénéfice net, de 4,6% à 10,3 millions $.

Dans le secteur «loisir et divertissement», le chiffre d'affaires s'est élevé à 80 millions $, en hausse de 6,4%, tandis que le bénéfice d'exploitation a atteint 11,9 millions $, en hausse de 36,8%. Les revenus ont bondi de 14,8% au groupe livres, mais ont reculé de 1,5% dans les magasins Archambault.

Enfin, le domaine des technologies et communications interactives a enregistré un bénéfice d'exploitation de 1 million $, stable par rapport à l'an dernier, sur des revenus de 21,2 millions $, en baisse de 1,9%.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est l'autre actionnaire de Quebecor Media.