L'équipementier télécom Nokia Siemens Networks (NOKX) , dont les mauvais résultats plombent les maisons-mère Nokia et Siemens, a annoncé mardi une vaste restructuration qui vise jusqu'à près de 6000 suppressions d'emploi, soit près d'un dixième de ses effectifs dans le monde.

Entre 7% et 9% des 64 000 employés dans le monde sont menacés de perdre leur emploi au terme d'une étude lancée par Nokia Siemens Networks (NSN) dans le cadre du plan de réduction des coûts de plus d'un milliard d'euros destiné à le faire revenir dans le vert, indique le germano-finlandais.

Dans un secteur des réseaux de télécommunications dominé par le suédois Ericsson, l'apparition de nouveaux concurrents, comme le chinois Huawei, a mis de nombreux «historiques» sous pression, à l'image de Nokia Siemens, du franco-américain Alcatel-Lucent ou encore du canadien Nortel, contraint à la faillite.

La crise économique mondiale a accentué la pression sur les prix, dans un contexte de baisse de la demande, poussant Alcatel-Lucent mais aussi Ericsson à annoncer des milliers de suppressions d'emploi.

Selon les estimations de Nokia Siemens, le marché des réseaux, la colonne vertébrale des télécommunications, devrait se contracter de 5% cette année.

Au troisième trimestre, Nokia Siemens avait à lui tout seul entraîné Nokia dans le rouge pour la première fois de la décennie, la faute à une charge de dépréciation d'actifs de plus de 900 millions d'euros venue gonfler une perte de 1,1 milliard. L'an dernier à la même période, NSN était à l'équilibre.

Créé officiellement en avril 2007, Nokia Siemens, dont Nokia et Siemens détiennent chacun 50%, avait annoncé dans la foulée ses premières suppressions d'emploi liées au rapprochement des activités des géants finlandais et allemand dans les réseaux, principalement en Finlande et en Allemagne.

«Bien que les objectifs d'écononomie initiaux de Nokia Siemens Networks après la fusion aient été atteints, les changements de l'économie mondiale et de l'environnement concurrentiels rendent les nouvelles réductions de coûts nécessaires», écrit Nokia Siemens.

Le groupe ne dit pas quels pays seront concernés par les nouvelles suppressions d'emploi, indiquant seulement qu'elles dépasseront les 9% dans certains d'entre eux. Les principaux sites de NSN se trouvent en Allemagne, en Finlande, aux Etats-Unis, en Chine et en Inde.

«L'impact spécifique par pays pourra être supérieur à la fourchette mondiale des 7% à 9% et l'entreprise donnera plus de détails liés à cette action lorsque le processus d'observation sera terminé et que les représentants du personnel auront été impliqués au moment nécessaire», écrit NSN.

Nokia Siemens, qui a un nouveau PDG indien, Rajeev Suri, depuis le 1er octobre, estime le coût de son plan, qui a également des volets sur l'immobilier à 550 millions d'euros au cours de 2010 et 2011.

Outre un objectif de 500 millions d'euros de réductions des frais généraux d'ici 2011, NSN indique mardi vouloir réaliser des économies supplémentaires «nettement supérieures» à ce chiffre, du côté des fournisseurs cette fois.

Les cinq divisions actuelles de la joint venture seront refondues en trois à compter du 1er janvier.

Vers 12H40 GMT sur leurs marchés d'Helsinki et de Francfort, l'action Nokia perdait 0,8% à 8,65 euros, tandis que Siemens abandonnait 1,7% à 60,68 euros, des reculs moindres que ceux des indices vedettes des deux Bourses.