L'un des responsables de la banque centrale américaine a comparé mercredi la crise financière aux grands incendies qui ravageaient jadis des quartiers entiers dans les villes, estimant que la réglementation pourrait empêcher que le désastre ne se reproduise.

Président de la Banque de réserve fédérale de Boston, Eric Rosengren a évoqué lors d'une conférence sur la politique monétaire les deux «grands incendies» qui ont anéanti des centaines de bâtiments de cette ville du nord-est des États-Unis en 1760 et 1862.

Soulignant «un type très différent de crise», il a relevé «des analogies avec la crise financière actuelle», selon le texte de son intervention à Chatham (Massachussets), distribué à la presse.

«La première chose à noter est que dans de nombreuses villes qui ont connu un grand incendie, cette tragédie s'est répétée», a souligné M. Rosengren, alors qu'on «ne voit plus de grands incendies» de nos jours.

Selon lui, il y a moins de grands incendies grâce à l'élimination du bois dans les constructions modernes, d'activités industrielles dangereuses en centre-ville, et à la correction de certaines erreurs comme l'exemption d'impôts sur les stocks dans les greniers.

Autre facteur, l'amélioration des moyens de secours (professionnalisation des pompiers, moyens de lutte modernes) et une plus grande attention aux dispositions du code de l'urbanisme contre les incendies qui, «dans une large mesure, étaient ignorées».

«Je pense qu'il faut que nous allions plus loin dans l'amélioration de notre capacité à atténuer les conséquences des crises», a indiqué le président de la Fed de Boston.

«Une deuxième question dont je pense qu'il faut discuter est de savoir si oui on non nous pouvons simplifier la structure de nos institutions, c'est-à-dire, dans mon analogie, mieux protéger les bâtiments contre le feu à travers l'application du code de l'urbanisme, et faire en sorte que les feux aient moins de chances de se propager», a-t-il ajouté, avant de plaider en faveur d'institutions financières «suffisamment simples» pour pouvoir les démanteler en temps de crise.