Après un blitz de 20 heures de négociation, qui s'est terminé tard dans la nuit de lundi à hier, le syndicat de l'information représentant 32 hebdos de Transcontinental (T.TCL.A) et la direction sont arrivés à une entente de principe pour une nouvelle convention collective.

Les deux parties avaient réglé vendredi les clauses normatives qui causaient litige, notamment en ce qui concerne la sous-traitance et la sécurité d'emploi. Elles ont entrepris les négociations sur les clauses salariales lundi matin, vers 9h. Les discussions ne se sont terminées qu'à 5h dans la nuit.

Le syndicat recommande à ses 43 membres d'approuver l'entente de principe ce soir, en assemblée générale. «Les membres du comité de négociation sont persuadés que nous avons en ce moment décroché le meilleur contrat de travail possible dans les circonstances actuelles», a fait savoir le syndicat dans un courriel envoyé à ses membres hier après-midi. L'entente prévoit que la convention serait effective jusqu'au 31 août 2012.

Le syndicat demandait un rattrapage salarial important. Au haut de l'échelle, un journaliste des hebdos de Transcontinental ne gagne pas plus de 36 000$. «La situation salariale s'améliore, mais elle est loin d'être idéale encore», a dit le président du syndicat, Benoit LeBlanc, sans indiquer quelle bonification apporterait la nouvelle convention.

Le spectre du lock-out

M. LeBlanc garde toutefois un goût amer de la dernière semaine de négociation. «C'est agréable d'avoir une entente de principe, mais c'est moins agréable d'avoir à négocier sous la menace d'un lock-out, a-t-il dit à La Presse Affaires. Transcontinental adopte la tactique Quebecor pour négocier et c'est déplorable.»

Le vice-président aux communications de Transcontinental, Sylvain Morissette, a préféré ne pas commenter cette déclaration du président du syndicat. «De notre côté, nous sommes très heureux d'en être venus à une entente, dit-il. Si le lock-out fait partie des options dans une négociation, l'option de la discussion a toujours été privilégiée.»

La direction avait d'abord fixé à vendredi, minuit, l'heure limite pour la conclusion d'une entente, sans quoi un lock-out pourrait être déclenché. Devant le progrès des négociations, l'heure limite avait été reportée à lundi soir.

Dans une lettre envoyée aux syndiqués la semaine dernière, le vice-président de la filiale des journaux du Québec et de l'Ontario, Serge Lemieux, avait invoqué la récession et «la baisse dramatique» des revenus publicitaires pour expliquer l'urgence d'en arriver à une entente et justifier l'ultimatum.

Le Syndicat de l'information de Transcontinental, affilié à la CSN, représente 43 journalistes et secrétaires de rédaction des secteurs de Repentigny, Terrebonne, Laval, Joliette, Sainte-Thérèse et Montréal.

Dans les hebdos de Transcontinental, seuls quatre autres journalistes sont syndiqués. Ils sont regroupés avec les tous les autres travailleurs des publications de Roberval et Alma.

Transcontinental demande d'ailleurs aux syndicats du Lac-Saint-Jean de négocier la réouverture des conventions collectives afin d'obtenir des concessions salariales.