Les prix du pétrole ont résisté à la baisse des marchés boursiers et au renforcement du dollar jeudi à New York, le baril gagnant quelques cents après un bond de 4 dollars enregistré la veille.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 70,82 dollars, en hausse de 21 cents par rapport à la clôture de mercredi.

À Londres, sur l'InterContinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance novembre est monté de 12 cents, pour s'établir à 69,19 dollars.

Au terme d'une séance très volatile, les investisseurs ont choisi de s'en tenir à leur interprétation positive du rapport hebdomadaire sur les stocks américains publié la veille.

«Le chiffre de la demande d'essence était très solide, et les chiffres des stocks pas horriblement mauvais», a noté Ellis Eckland, courtier indépendant.

Ces deux éléments, auxquels s'était ajouté un dollar en baisse, avaient fait bondir le bondir de près de 4 dollars mercredi.

Mais jeudi, le marché pétrolier s'est distingué par sa résistance, même si la monnaie américaine a repris de la vigueur et les marchés boursiers se sont repliés.

«La solidité des cours du pétrole est disproportionnée», a reconnu Ellis Eckland. D'une manière générale, de nombreux participants étaient prêts à parier sur une progression future des prix, a-t-il ajouté, motivés par «un resserrement entre l'offre et la demande à court terme».

Cela s'est traduit par une meilleure résistance des contrats à échéance proche par rapport aux contrats pour des livraisons plus éloignées.

Les prix ont tenu tête à des indicateurs économiques mitigés. Si les dépenses de consommation ont augmenté en août, l'activité industrielle a ralenti aux États-Unis et les nouvelles inscriptions au chômage ont été un peu plus élevées que les estimations.

«Les gens vont commencer à se focaliser sur l'emploi qui ne s'améliore pas aussi vite que beaucoup le voudraient, et cela va mettre un bémol à la demande de pétrole», a mis en garde part Andy Lipow, de chez Lipow Oil Associates.

Le marché a par ailleurs suivi les discussions entre les grandes puissances occidentales et l'Iran sur le dossier du nucléaire. Les «Six» ont obtenu la promesse d'une inspection du site d'enrichissement d'uranium de Qom (centre de l'Iran) d'ici «deux semaines».

Les délégations se sont mises «d'accord pour intensifier le dialogue dans les prochaines semaines» et devraient se retrouver avant la fin du mois d'octobre.

La Maison-Blanche a toutefois menacé l'Iran de nouvelles sanctions s'il essayait d'utiliser le processus relancé à Genève pour gagner du temps et faire avancer son programme nucléaire.