La LNH dit ne pas avoir de projets d'expansion ou de déménagement. Mais Gary Bettman se tient quand même au courant des derniers efforts de Québec afin de revenir dans la LNH.

Le commissaire de la LNH sait que Quebecor, qui a perdu la vente aux enchères du Canadien aux mains du consortium dirigé par les frères Molson, a été pressenti par des hommes d'affaires de Québec afin de devenir propriétaire d'une équipe dans la Vieille Capitale.

Cet été, le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, a déclaré publiquement voir d'un bon oeil le retour de la LNH à Québec. «J'en ai entendu parler, dit Gary Bettman. C'est intéressant, c'est le moins qu'on puisse dire. Dans le cas du retour des Nordiques, l'enjeu est le même que celui qui a causé leur départ de Québec: avoir un nouvel aréna.»

Depuis un an et demi, un groupe d'hommes d'affaires mené par le comptable Mario Bédard tente de réunir les appuis afin de construire un nouveau Colisée de 18 000 sièges au coût de 246 millions de dollars en 2014. «J'entends parler d'un nouvel aréna à Québec depuis sept ou huit ans, dit Gary Bettman. Je ne dis pas ça pour paraître sceptique ou négatif. Je dis seulement que si, un jour, c'est un fait qu'il y aura un nouvel aréna à Québec et qu'il y aura un propriétaire qui veut une équipe de la LNH à Québec, alors la candidature de Québec sera étudiée très attentivement.»

Le commissaire Bettman est clair: il ne songe pas à changer la composition de ses 30 équipes à court terme. «Avec les conditions économiques actuelles et la situation avec laquelle nous devons composer à Phoenix, ce n'est pas le moment de faire des changements, dit-il. Nous allons laisser les choses se placer un peu avant de regarder les endroits où il y aurait un intérêt pour une équipe de la LNH. Je veux 30 équipes en santé financière avant d'ajouter de nouvelles équipes. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas d'autres opportunités. Je ne parle pas de faire une expansion présentement. Mon point, c'est que nous n'avons pas exclu personne ni identifié personne.»

Si la LNH décide d'ajouter de nouveaux membres, la ville de Québec figure-t-elle en tête de liste? «Si nous venons à y penser, nous regarderons partout, y compris au nord du 49e parallèle, dit Gary Bettman. Mais il n'y a pas de classement des villes. Je sais que les gens pensent que j'ai une feuille avec un classement des villes potentielles, mais ce n'est pas vrai.»

L'économiste Philip Merrigan se montre sceptique sur le retour des Nordiques à court terme. «Peu d'équipes de la LNH seront disponibles d'ici deux ou trois ans et de toute façon, il ne reste pas beaucoup de marchés où les installer, dit le professeur de l'UQAM. Les équipes existantes veulent protéger leur marché. Quoiqu'en dise le Canadien, ça ne ferait pas son affaire de voir une équipe arriver à Québec alors qu'il a le monopole du hockey de la LNH au Québec.»

Le président des Oilers d'Edmonton, Patrick LaForge, doute aussi du retour de l'équipe fleurdelisée. Il souhaite plutôt l'arrivée d'une équipe dans le sud de l'Ontario (mais pas les Coyotes, dont il souhaite le maintien à Phoenix). «Le sud de l'Ontario est un marché de hockey qui est sous-développé présentement, dit-il. Pour ce qui est des autres villes canadiennes, je suis plus sceptique.»