La baisse du produit intérieur brut des États-Unis a fortement ralenti au deuxième trimestre, à 0,7% en rythme annuel, selon la dernière estimation officielle, publiée mercredi par le département du Commerce à Washington.

Ce chiffre est meilleur que celui d'un recul de 1,0% publié fin août, et prend par surprise les analystes, qui s'attendaient à une révision faisant apparaître une baisse du PIB de 1,2%.

Le ministère indique que l'amélioration est due principalement à une révision en baisse de 1,3 point de la chute de l'investissement des entreprises, à 9,6% en rythme annuel.

Bien moins fort qu'au premier trimestre (6,4%), le recul de l'activité du printemps devrait être le dernier de la récession la plus longue qu'ait connue la première économie mondiale depuis 1945.

En effet, la banque centrale américaine (Fed) a enterré définitivement la récession le 23 septembre, et les chiffres du troisième trimestre devrait faire apparaître un retour à la croissance après quatre saisons consécutives de baisse.

La révision favorable des chiffres du PIB arrive à point nommé pour redonner confiance aux ménages américains, dont la consommation est le moteur traditionnel de l'économie des États-Unis, et qui semblent pour l'instant réagir peu aux annonces gouvernementales selon lesquelles la croissance est en marche depuis le mois d'août.

Si elle n'a finalement reculé que de 0,9% au deuxième trimestre (et non de 1,0% comme annoncé en août), la consommation des ménages, qui assure en temps normal les deux tiers de la croissance du pays, apparaît encore bien en panne.

La Fed, qui prédit une reprise très lente, prévoit que les dépenses de consommation restent faibles et instables pendant un certain temps du fait des pressions qui devraient continuer de s'exercer sur les Américains avec la montée du chômage attendue pour au moins un semestre encore.

Pour la banque centrale, l'investissement total des ménages et des entreprises, qui a baissé de 23,7% au deuxième trimestre, soit plus de deux fois moins vite que pendant l'hiver, risque également d'être en berne pendant un certain temps, les conditions d'obtention du crédit restant difficiles.

Dans son «Rapport sur la stabilité financière mondiale» publié mercredi, le Fonds monétaire international (FMI) avertit d'ailleurs que, encore sous perfusion de l'Etat, le secteur bancaire occidental risque de ne pas être à la hauteur de la demande de crédit privée en 2010.

Les chiffres du ministère sur les autres grands postes du PIB font apparaître une révision en hausse de 0,3 point de la progression des dépenses publiques, à 6,7%, ayant permis au pays de gagner 1,33 point de croissance.

La contribution du commerce extérieur à été un peu moins bonne qu'annoncée initialement, du fait d'exportations un peu moins fortes et d'importations un peu plus élevées, mais les échanges avec le reste du monde ont tout de même apporté 1,65 point de croissance aux États-Unis au printemps (contre 2,64 points pendant l'hiver).