Le réseau d'information américain CNN a lancé mardi une application pour le populaire iPhone, que les consommateurs pourront télécharger au coût de 1,99 $ US.

CNN est parmi les premiers grands médias à finalement décider d'essayer de générer des revenus avec son contenu, plutôt que de le distribuer gratuitement.

Plus tôt ce mois-ci, l'éditeur du Wall Street Journal, News Corp, a indiqué qu'il pourrait bientôt en coûter 1 $ US ou 2 $ US par semaine pour avoir accès à la version «cellulaire» du quotidien.

CNN s'aventure malgré tout en territoire inconnu. Plusieurs experts de l'industrie croient que les consommateurs n'accepteront de payer que pour les informations qui peuvent leur permettre de réaliser des profits, comme les données financières. La popularité de la nouvelle application sera donc épiée de près.

Un porte-parole de CNN explique que leur application se distingue de ses rivales sous plusieurs facettes. Dans un premier temps, elle permet aux utilisateurs de transmettre photos et vidéos à iReport, une section du site CNN.com où on retrouve du contenu généré par les utilisateurs.

De plus, l'application permettra aux utilisateurs de recevoir de la vidéo en direct lors d'événements importants. Si un avion plonge de nouveau dans le fleuve Hudson, explique le porte-parole, les utilisateurs le verront directement sur leur téléphone cellulaire.

Enfin, les utilisateurs pourront personnaliser le contenu qui leur sera transmis, par exemple en accordant plus d'importance aux nouvelles locales qui les touchent.

Malgré tout, les preuves semblent faites que les consommateurs n'acceptent qu'un seul prix pour leur contenu: 0 $. L'agence de presse Associated Press, par exemple, a lancé plus tôt cette année une application pour le BlackBerry au coût de 2,99 $ US. Les téléchargements n'ont toutefois explosé que lorsque AP a renoncé à ces frais.

Quoi qu'il en soit, plusieurs dirigeants en ont assez d'attendre que les consommateurs soient prêts à payer pour leur contenu et ils veulent apprendre des erreurs commises sur le Web, ce qui laisse supposer que plusieurs pourraient emboîter le pas à CNN.

À une certaine époque, les éditeurs de journaux distribuaient gratuitement leur contenu en ligne parce qu'ils croyaient que les revenus publicitaires générés sur le Web viendraient compenser pour ceux perdus par l'édition papier, ce qui ne s'est jamais produit. Conséquemment, les consommateurs sont aujourd'hui habitués à recevoir leur contenu gratuitement.

Les dirigeants de médias veulent éviter de commettre la même erreur avec le contenu offert sur les téléphones cellulaires.