Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a appelé mardi les Etats-Unis à encourager un «dollar fort», alors que les Américains sont soupçonnés de s'accomoder de la faiblesse du billet vert car elle soutient leur croissance.

En Europe, «nous aimons cette phrase», souvent réaffirmée dans le passé par les autorités américaines, «qui dit qu'un dollar fort est dans l'intérêt de l'économie américaine», a dit M. Juncker lors d'une audition devant le Parlement européen à Bruxelles.

Mais «je dois attirer votre attention sur le fait que nous n'avons pas entendu cette phrase dans la période récente et j'aimerais l'entendre à nouveau dans les prochains jours», a ajouté le Luxembourgeois, qui préside le forum des ministres des Finances de la zone euro.

Cet appel, lancé à l'administration Obama, intervient alors que le dollar a fortement baissé face à l'euro ces derniers mois, sans faire réagir les autorités américaines, tant la banque centrale que le gouvernement.

Pour de nombreux économistes, l'administration du président Barack Obama se satisfait en fait pleinement de cette dépréciation du billet vert qui dope les exportations de produits américains et constitue donc un élément de reprise de la croissance économique des Etats-Unis, après la récession.

Le problème est que par contrecoup, c'est l'euro qui s'apprécie, avec le risque de peser sur les exportations européennes et d'étouffer le timide début de reprise économique actuellement constaté, font valoir les économistes.

Vers 9h00 GMT mardi, la monnaie unique européenne valait 1,4595 dollar contre 1,4612 dollar lundi vers 21h00 GMT.