Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi-Aventis, dont un des vaccins a servi dans l'étude menée en Thaïlande contre le sida, s'est prononcé jeudi à Paris pour d'autres partenariats public/privé dans ce domaine, comme cela a été le cas en Thaïlande.

«L'étude a été faite en réseau partenarial: c'est une grande question de santé publique, ça dépasse notre société. C'est ce qu'on a l'intention de faire dans l'avenir», a déclaré M. Viehbacher lors d'une conférence de presse de présentation des résultats de l'étude.

«On n'est pas très présent dans le VIH: c'est le seul projet qu'on a dans le VIH, on n'a pas de médicament, pas d'antiviraux. Mais clairement, il faut créer un autre budget pour 2010 pour ce projet», a-t-il ajouté.

«L'étude a été financée par le gouvernement américain. L'investissement de l'entreprise a été plutôt dans le développement du vaccin pendant des années et dans la capacité de produire au moins des vaccins pour l'étude», a expliqué M. Viehbacher.

L'étude, menée durant six ans auprès de 16 000 volontaires thaïlandais, a coûté quelque 100 millions de dollars. La combinaison de deux vaccins qui ne s'étaient pas révélés efficaces a donné des résultats «modestes», mais significatifs, selon les spécialistes.

Pour améliorer le vaccin, «il faut mettre les moyens mais c'est aussi important d'avoir des idées, et c'est pour ça que les réseaux public/privé sont importants. Même s'il y a d'autres sociétés de vaccins, nous sommes absolument ouverts et prêts à travailler avec ceux qui auraient des bonnes idées», a poursuivi M. Viehbacher.

«Je ne veux pas entendre qu'on ne peut pas avancer parce qu'il n'y a pas de budget», a-t-il également déclaré, soulignant qu'il y avait des «moyens» mobilisables, et citant notamment la fondation Gates ou l'Onusida.

Interrogé sur la possibilité que Sanofi désire racheter le deuxième vaccin utilisé dans l'étude, l'Aidsvax, développé par l'américain VaxGen et cédé à l'organisation Global Solutions for Infectious Diseases, M. Viehbacher a répondu qu'il fallait «faire un peu plus de travail scientifique avant d'acheter».