Après une disette de quatre mois, les produits québécois ont de nouveau la cote à l'étranger.

En juillet, le Québec a vu ses exportations croître de 14,6% par rapport au mois précédent, sa première hausse mensuelle depuis quatre mois. Et sa hausse mensuelle la plus importante depuis mars 2001. «Ça surprend, admet Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins. Il semble y avoir un virage dans l'économie québécoise.»

L'ampleur de la hausse des exportations est surtout attribuable aux ventes d'avions à l'étranger, qui sont passées de 450,6 à 939,6 millions de dollars en juillet.

Bombardier ne dévoile pas ses livraisons mensuelles, mais la société montréalaise a livré 80 avions lors de son dernier trimestre (entre mai et juillet), soit cinq de plus qu'au trimestre précédent (entre février et avril).

«Les ventes d'avions gonflent les chiffres et l'aéronautique est un secteur où les ventes varient beaucoup d'un mois à l'autre», dit l'économiste Hélène Bégin.

Les bonnes nouvelles ne se limitent pas aux avions de Bombardier. Au total, 15 des 26 secteurs de l'économie québécoise répertoriés par l'Institut de la statistique du Québec ont connu une hausse de leurs exportations en juillet. Sans tenir compte du secteur de l'aéronautique, les exportations sont tout de même en hausse de 4,4% en juillet. Un résultat encourageant, mais l'économiste Hélène Bégin reste prudente dans ses prévisions pour les prochains mois.

«Ce n'est pas nécessairement reparti pour de bon, dit-elle. L'économie américaine semble sortie de la récession en théorie, mais le dollar canadien reste élevé et les États-Unis adoptent des mesures protectionnistes.»

Depuis le début de l'année 2009 (janvier à juillet), les exportations québécoises sont en baisse de 13,9% par rapport à la même période en 2008. Une baisse attribuable essentiellement aux difficultés de son voisin immédiat, les États-Unis, qui a diminué ses importations québécoises de 19,8% durant cette période.

Heureusement que ses autres partenaires commerciaux comme le Royaume-Uni (+5,0%), l'Allemagne (+8,0%), la France (+5,2%) et la Chine (+13,4%) ont augmenté les leurs. Les quatre pays restent néanmoins marginaux, ne représentant ensemble que 9,6% des exportations québécoises. Les États-Unis achètent 69,5% des produits québécois vendus à l'étranger. Cette proportion était de 81,8% en 2004.