Ils sont mignons, pas chers et faciles à utiliser: les mini-PC, dont les ventes ne cessent de grimper, dopent le marché des ordinateurs, lui permettant d'amorcer déjà sa reprise après un début d'année difficile en raison de la crise.

Mercredi, l'institut d'études américain Gartner a une nouvelle fois revu à la hausse ses perspectives pour 2009: certes les ventes mondiales seront en recul de 2%, à 285 millions d'unités, mais ce chiffre est nettement plus optimiste que ceux avancés en mars (-11,9%) puis en juin (-6%).

En mars, Gartner estimait que les PC connaîtraient le plus fort déclin de leur histoire. Jusque là, la pire baisse enregistrée était de 3,2% en 2001, lors de l'éclatement de la bulle internet.

Mais «les demandes de PC se révèlent beaucoup plus fortes qu'attendues en juin, surtout aux États-Unis et en Chine», souligne George Shiffler, directeur de recherche chez Gartner.

Avec des ventes de portables en hausse et un déclin moins prononcé pour les ordinateurs de bureau, le marché devrait repasser au vert dès le quatrième trimestre.

L'année 2009 ne sera donc qu'un petit «accident» pour le marché des PC, après une progression des ventes de 10,9% en 2008 et avant une année 2010 attendue comme un bon cru (+12,6%).

En France, l'institut d'études Gfk table sur des ventes en hausse de 5% en 2009. «Il y a bien une reprise, progressive, qui a commencé dès la fin du premier trimestre», confirme Lionel Jarlan, directeur du développement des ventes de la Fnac.

Le mérite en revient aux mini-PC ou «netbooks», ces machines à bas coûts qui se situent à mi-chemin entre les «smartphones» (téléphones multimédias) et les ordinateurs portables classiques.

Légers (moins d'un kilo), de petite taille et peu chers (moins de 400 euros), ils permettent surtout d'accéder à internet et de consulter ses mails. Les premiers modèles n'avaient même pas de disque dur!

Gartner prédit des ventes de 25 millions d'unités en 2009 (contre 11,7 millions en 2008), puis de 37 millions en 2010.

Un succès qui rejaillit sur les constructeurs qui ont beaucoup misé sur ce créneau: le taïwanais Acer, numéro trois mondial, table sur une croissance de ses ventes de 20 à 25% en 2009 grâce au segment des mini-PC sur lequel il est leader avec 43% du marché mondial.

De quoi allécher des acteurs comme le fabricant de téléphones Nokia et le constructeur de baladeurs Archos qui viennent de se lancer sur ce segment.

Les informaticiens HP et Asus se sont aussi positionnés et le secteur de la téléphonie mobile, opérateurs comme distributeurs, vend déjà des modèles.

Ce qui fait le succès des mini-PC - leur petit prix - fait peser une lourde pression sur les tarifs moyens qui continuent de plonger. Ainsi, malgré la forte hausse des ventes de PC attendue dans le monde en 2009, côté revenus, la croissance sera «plus ou moins stable» pour les fabricants, prédit Gartner. En France, elle sera même négative (-9%), selon Gfk.

«Le netbook a un peu bousculé les constructeurs», raconte M. Jarlan, qui souligne que le poids des mini-PC est «beaucoup plus fort en France que dans les autres pays».

En réaction, note-t-il, apparaissent sur le marché «des PC portables plus puissants qui arrivent à des prix proches du netbook». Et qui commencent à avoir les faveurs des clients, ce qui pourrait sonner le glas des mini-PC.