Les ventes de détail aux États-Unis ont rebondi en août, de 2,7% par rapport à juillet, tirées par le secteur de l'automobile stimulé par la «prime à la casse», selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés mardi par le département du Commerce américain.

Ce rebond, après une baisse de 0,2% le mois précédent (chiffre révisé), est supérieur aux prévisions des analystes, qui avaient estimé la hausse à 1,9%.

C'est la plus forte hausse de l'indice des ventes de détail depuis janvier 2006, indique le ministère. Elle a été due en grande partie à une hausse des ventes du secteur automobile (+10,6% par rapport à juillet) jamais vue depuis octobre 2001.

Cela traduit l'effet de la «prime à la casse». Ce programme fédéral d'incitation à l'achat de nouveaux véhicules moins polluants qui a rencontré un énorme succès a été clos fin août un mois environ après son lancement.

Si l'on exclut les ventes d'automobiles, les ventes de détail ont augmenté de 1,1% en août, soit plus que ce qu'estimaient les analystes (+0,4%)

Hors automobiles et ventes d'essence (soumises à de fortes variations de prix d'un mois sur l'autre), l'indicateur a renoué avec la hausse, gagnant 0,6% sur un mois, après un recul de 0,4% en juillet.

Les ventes de détail sont très suivies dans la mesure où elles donnent une idée de la tendance de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la première économie de la planète.

Après leur effondrement au second semestre de 2008, elles n'ont connu que cinq mois de hausse depuis le début de l'année. Malgré leur progression d'août, elles restent encore faibles, puisqu'elles sont inférieures de 5,3% par rapport à leur niveau d'un an plus tôt.

Néanmoins, signe encourageant pour l'économie américaine, alors qu'une majorité des 13 composantes de l'indice des ventes de détail avait baissé en juillet, seul un secteur a reculé en août, celui des matériaux de construction et de l'équipement de jardin (-1,2% sur un mois).

La consommation des ménages est capitale pour l'économie américaine puisqu'elle représente en temps normal plus des deux tiers de la croissance du produit intérieur brut des États-Unis.

Alors qu'apparaissent les premiers signes de la reprise, la banque centrale et le gouvernement ont prévenu que la croissance nouvelle devrait être molle, la consommation risquant de rester faible pendant plusieurs mois car les ménages ont redécouvert l'épargne face à la crise et à la menace du chômage, qui devrait continuer de monter jusqu'à la fin de l'année et pendant une bonne partie de 2010.