La Commission européenne a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête approfondie sur l'acquisition de Sun Microsystems (java), le propriétaire du langage de programmation Java, par l'éditeur de logiciels professionnels Oracle (orcl) .

«L'enquête initiale menée par la Commission sur ce marché révèle que l'opération envisagée soulève des doutes sérieux quant à sa compatibilité avec le marché unique, en raison de problèmes de concurrence sur le marché des bases de données», a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.

La procédure «ne préjuge pas de l'issue de l'instruction», a rappelé la Commission, gardienne des règles de la concurrence dans l'UE.

Elle dispose à présent d'un délai de 90 jours ouvrables, jusqu'au 19 janvier 2010, pour prendre une décision définitive.

«La Commission doit examiner très attentivement les effets qu'aurait sur la concurrence en Europe le projet du premier fournisseur mondial de logiciels de base de données "propriétaires" de racheter la première société mondiale de bases de données ouvertes», a commenté la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes, citée dans le communiqué.

«La Commission se doit tout particulièrement de veiller à ce que ce rachat ne réduise pas le choix des consommateurs ou n'entraîne pas de hausses de prix», a-t-elle ajouté, soulignant que les systèmes reposant sur des logiciels ouverts «apparaissent de plus en plus comme une alternative viable aux solutions "propriétaires"» et que Bruxelles «doit s'assurer que ces solutions de substitution restent disponibles».

L'opération, qui s'élève à 7,4 milliards de dollars, dette comprise, avait été approuvée mi-juillet par les actionnaires de Sun Microsystems, puis avait reçu l'aval de la justice américaine en août. Elle devait encore être validée par les services européens de la Concurrence.

Convoité par IBM, Sun Microsystems, en difficulté, avait finalement annoncé fin avril un accord avec Oracle pour se faire racheter par ce dernier. Les deux groupes avaient assuré que la transaction serait bouclée pendant l'été.

L'opération envisagée regrouperait deux grands concurrents sur le marché des bases de données. Ce marché est très concentré, les trois principaux concurrents dans le secteur des bases de données "propriétaires" --Oracle, IBM et Microsoft-- contrôlant approximativement 85% du marché en termes de recettes, souligne la Commission.