Les signes d'une reprise de l'activité économique dans le monde se font de plus en plus nombreux depuis quelques jours et alimentent l'espoir d'une fin de la crise.

Les Bourses et certains chefs d'État, dont le président américain Barack Obama, saluent déjà cette embellie même si, dans l'immédiat, le chômage reste élevé et continue de croître.

Très attendu, l'indicateur de l'activité industrielle aux États-Unis publié mardi a montré une hausse en août après 18 mois de baisse. Selon ce baromètre, la machine industrielle américaine serait revenue à son régime d'avant la crise des crédits immobiliers. M. Obama y a aussitôt vu le «signe que nous sommes sur la voie de la reprise économique».

Outre signe encourageant, le marché immobilier s'est stabilisé, avec un net rebond des promesses de ventes de logements en juillet.

«Une hausse de l'activité industrielle américaine peut soutenir la reprise mondiale», résume une note de Rob Carnell & Dimitry Fleming, d'ING.

En zone euro, le PIB a certes reculé de 0,2% au 2e trimestre, marquant un cinquième trimestre consécutif de recul, mais le rythme de baisse a nettement ralenti comparé au plongeon de 2,5% au premier trimestre 2009.

A la surprise générale, les deux principales économies de la zone euro, l'Allemagne et la France, ont connu un retour à la croissance au 2e trimestre.

L'Allemagne a annoncé la semaine dernière une croissance de 0,3% au 2e trimestre, après un an de baisse. Elle a aussi vu une nouvelle remontée en août du baromètre de confiance Ifo, principal indice du climat des affaires.

Mi-août, contrairement à toutes les prévisions, la France a annoncé être sortie de la récession avec une croissance de 0,3%, après quatre trimestres négatifs. L'industrie française a aussi connu en août une légère hausse de son activité pour le deuxième mois consécutif.

En Chine, la croissance a remonté à 7,9% en rythme annuel au deuxième trimestre, contre 6,1% au premier trimestre, son plus bas niveau depuis dix ans, et le gouvernement attend 8,5% pour le troisième trimestre.

En Inde, où la croissance a ralenti au 2e trimestre mais reste forte, à +6,5%, le Premier ministre Manmohan Singh a prédit «un lent retour à la normale dans les mois à venir» et un taux de +8% pour 2010-2011.

Le Canada est revenu à la croissance en juin pour la première fois depuis presqu'un an. Même l'Australie a enregistré une croissance pour le deuxième trimestre consécutif, à 0,6% entre avril et juin.

Ces chiffres positifs restent assombris par la montée du chômage qui réagit toujours avec un décalage par rapport à l'évolution de la conjoncture et qui devrait encore continuer à grimper pendant un certain temps, selon les économistes.

En zone euro, il a atteint 9,5% en juillet, son plus haut niveau depuis dix ans, avec plus de 15 millions de personnes sans emploi, selon Eurostat.

Mais la vague de licenciements semble au moins ralentir. L'économie française a enregistré 74.100 pertes nettes d'emplois salariés au deuxième trimestre, mais c'est deux fois moins qu'au premier trimestre.

Certains pays restent dans le marasme, surtout l'Espagne, où le chômage atteint 18,5% et qui pourrait ne retrouver la croissance qu'en 2010.

La hausse du chômage «est limitée dans un certain nombre de pays par les mesures gouvernementales», «la confiance des entrepreneurs s'est nettement améliorée» et «les entreprises semblent être devenues un peu moins enclines à supprimer des emplois», relève Howard Archer, de l'institut IHS Global Insight.

Mais le chômage menace sérieusement les perspectives de croissance car il «contribue à ralentir l'augmentation des salaires», note-t-il.

Et nul ne sait comment réagira l'économie quand les plans de relance et autres primes à la casse seront épuisés.

Il est trop tôt pour envisager un arrêt des mesures de relance en Europe même si le pire de la crise semble être passé, a averti mercredi le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.

La stratégie de sortie de crise et la fin des mesures de relance seront discutées au sommet du G20 à Pittsburgh (États-Unis) les 24 et 25 septembre.