La Commission européenne veut mettre en place de nouveaux indicateurs pour mesurer le progrès en Europe, axés sur l'environnement et la qualité de vie, afin de ne plus se contenter du seul Produit intérieur brut (PIB), jugé aujourd'hui insuffisant.

Dans un projet qui sera officiellement publié le 8 septembre, l'exécutif européen estime que le PIB, conçu dans les années 30 et qui fait aujourd'hui la pluie et le beau temps pour mesurer la croissance des économies, montre ses «limites» car «il ne mesure pas la durabilité environnementale ou l'intégration sociale» des citoyens.

Il entend donc le compléter par des indicateurs «plus riches» et plus proches des préoccupations des citoyens aujourd'hui.

La Commission propose «de développer un indice environnemental global» de l'UE, de mieux mesurer les inégalités sociales et «d'améliorer les indicateurs relatifs à la qualité de la vie».

En matière d'environnement, Bruxelles prévoit une version pilote d'un indice de «pression environnementale» en 2010. «Cet indice reflètera la pollution et toute autre atteinte à l'environnement sur le territoire de l'Union européenne», souligne la Commission.

«Une baisse de la valeur de l'indice signifiera que les progrès sont accomplis en matière de protection environnementale» et une hausse l'inverse, ajoute-t-elle précisant qu'il inclura le changement climatique, l'utilisation de l'énergie, les effets sur la santé de la pollution ou encore l'utilisation de l'eau.

La Commission veut en outre examiner la faisabilité d'indicateurs de bien-être des citoyens et développer un tableau de bord européen du développement durable, mesurant la manière dont les politiques mises en place respectent les limites de ressources naturelles.

Au bout du compte, l'idée est d'élargir les comptes nationaux en Europe aux thématiques environnementales et sociales.

Ce projet entre dans le cadre d'une réflexion engagée au niveau mondial depuis quelques années pour compléter le PIB, sous la pression du mouvement altermondialiste et des ONG notamment, qui militent par exemple pour une mesure de «l'empreinte écologique» des économies.