Le pire de la crise financière semble passé pour l'Europe centrale, ont estimé mercredi des analystes, alors que les Bourses de la zone effacent les pertes subies depuis octobre 2008.

«On peut parler, au conditionnel, d'une fin de la crise» dans la région, estime Aaron Alber, analyste marchés à la banque autrichienne Raiffeisen, numéro trois en Europe centrale et orientale.

«Les tendances éconmiques se sont stabilisées et on peut être optimiste pour la fin de l'année et les douze prochains mois», a-t-il ajouté.

Témoin, l'indice composite CECE de la Bourse de Vienne établi pour les principales valeurs de Pologne, de République tchèque et de Hongrie, a atteint mardi, avant de se replier, un haut de 1.821,37 points, le plus élevé depuis le crach d'octobre 2008 qui l'avait précipité à 844,42 points en février.

L'indice RTX à Moscou a par ailleurs regagné 70,2% depuis le début de l'année.

Il reste cependant trop tôt pour parler de redressement économique, estiment les analystes.

«Cette année ne sera pas très robuste, mais on peut espérer une stabilisation l'an prochain», résume Günther Artner, analyste à la banque autrichienne Erste Bank.

La banque, numéro deux en en Europe centrale et orientale, a prévu une croissance de 1,7% pour l'ensemble de la zone en 2010, après une récession attendue de 4,1% cette année. «Cela a poussé les marchés à la hausse», estime M. Artner.

Première économie de la zone, la Pologne est aussi la seule à avoir échappé à la récession et son gouvernement table sur une croissance de 1% cette année.

La République tchèque est pour sa part sortie de la récession au deuxième trimestre et la contraction de l'économie hongroise a décéléré durant cette période, selon les chiffres officiels.

En revanche, l'ancien «tigre» lituanien n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise, avec un recul accru à 22,4% au deuxième trimestre.

Signe d'optimisme prudent, la banque privée allemande Sal. Oppenheim a relevé mercredi à 31 euros, contre 16,5 euros auparavant, l'objectif de cours à neuf mois de Raiffeisen International, la filiale centre et est-européenne de Raiffeisen. Cette action cotait cependant 37,76 euros mercredi à mi-journée.