Le spectre d'une fusion entre Bell (T.BCE) et Telus (T.T)resurgit aujourd'hui, et une telle transaction apparaît même «très probable» d'ici deux ans.

C'est ce que fait valoir l'analyste Jonathan Allen, de RBC Marché des capitaux, dans un rapport exhaustif publié ce matin.

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Selon lui, les obstacles qui ont empêché une fusion entre les deux géants des télécoms il y a deux ans ont presque tous disparus. En premier lieu l'approbation du Bureau de la concurrence.

Pourquoi? La nouvelle entité Bell-Telus serait moins dominante sur le marché qu'elle ne l'aurait été à l'époque, à cause de l'arrivée de «trois à cinq» nouveaux fournisseurs sans-fil d'ici un an.

Cette nouvelle dynamique empêcherait le géant de faire grimper artificiellement les prix grâce à son «pouvoir de marché», facilitant du coup l'approbation du Bureau de la concurrence, selon l'analyste.

«Plus les nouveaux fournisseurs seront perturbateurs (pour Bell et Telus), plus les chances d'une fusion augmenteront», écrit M. Allen.

Le mariage apparaît aussi logique à cause des économies d'échelle qu'il permettrait, poursuit-il. L'entreprise unifiée pourrait économiser 1,2 milliard de dollars chaque année, d'après ses calculs.

Il souligne par ailleurs que Bell et Telus collaborent déjà -depuis peu- dans le secteur de la transmission satellite et du sans-fil. La fusion ne serait qu'un pas de plus dans cette direction, en quelque sorte.

Contrairement au scénario étudié au printemps 2007 -un rachat de BCE par Telus-, les deux entreprises feraient vraisemblablement une «fusion entre égaux» si elles décidaient de s'unir, avance Jonathan Allen.

En 2007, le scénario d'une fusion avait été écarté quand BCE (la maison mère de Bell) a accepté une offre de rachat de 51,7 milliards de la part de Teachers' et ses partenaires.

Ce rachat par endettement, marqué par une série de contestations judiciaires, est finalement tombé à l'eau en décembre dernier en raison de la crise du crédit.

Mark Langton, porte-parole de Bell, et Stacey Masson, de Telus, ont refusé de commenter des «spéculations».

Les titres des deux entreprises sont en progression depuis la publication de ce rapport. Le lien ne peut toutefois être établi avec certitude puisque le marché est haussier depuis l'ouverture du parquet.

Le titre de BCE s'échangeait à 25,57 (+1,95%) à la Bourse de Toronto à 12h40, et celui de Telus, à 33,76$ (+1,72%)