Quebecor (T.QBR.B) a rehaussé ses profits au deuxième trimestre 2009 malgré la récession qui ralentit la croissance de la clientèle chez Vidéotron et charcute les résultats de ses médias imprimés.

Le bénéfice net pour le trimestre de mars à juin derniers s'est élevé à 76,8 millions de dollars, en hausse de 33% par rapport au trimestre correspondant un an plus tôt.Ce gain de profit trimestriel est survenu malgré un léger recul de 0,3% des revenus totaux à 939,4 millions, par rapport à la même période il y a un an.

«Je suis très satisfait de nos résultats d'exploitation alors que les conditions économiques demeurent difficiles», a souligné Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor, lors de la téléconférence trimestrielle avec les analystes boursiers.

«Félicitations pour ces chiffres», a enchaîné Jeff Fan, analyste en télécoms et médias chez Capitaux Scotia, de Toronto.

«Un deuxième trimestre impressionnant, surtout pour la rentabilité en câblodistribution», a commenté pour sa part Dvai Ghose, analyste chez Genuity Capital, aussi de Toronto.

En Bourse, les investisseurs ont vivement manifesté leur appréciation de la hausse des profits de Quebecor, malgré l'impact de la récession sur ses revenus.

Ils ont poussé ses actions (de catégorie B) en hausse de plus de 10%, à contre-courant d'une séance baissière à la Bourse de Toronto.

Elles ont terminé en hausse moindre de 9% à 21,50$, leur plus haute cote en 10 mois.

Aussi, la hausse de profit chez Quebecor a semblé rassurer les investisseurs envers le maintien de son dividende trimestriel alors que des appréhensions soufflaient sur toute la Bourse canadienne, hier, après l'annonce d'une réduction majeure par le géant financier Manuvie.

D'ailleurs, Quebecor a confirmé hier son dividende trimestriel de cinq cents par action (cat. A et B), ce qui vaut quelque 3,5 millions par an pour ses seuls principaux actionnaires, les frères Pierre Karl et Érik Péladeau.

Vidéotron, médias

Parmi les résultats divulgués hier, les activités de télécoms de Quebecor, centrées sur Vidéotron, affichent la plus forte hausse de bénéfice au second trimestre: en hausse de 27% à 232,7 millions.

Cette hausse de profit d'exploitation en télécoms est survenue malgré un ralentissement de l'ajout de clients, après plusieurs trimestres forts.

Aussi, la croissance des revenus de Vidéotron a gardé bonne allure. Son revenu mensuel moyen par abonné a atteint 87,15$ au deuxième trimestre, en hausse annualisée de 6,8%.

En câblodistribution, où la clientèle de 1,7 million d'abonnés augmente peu, les revenus ont encore crû de 6,8% au second trimestre grâce à des hausses de tarifs et à la migration d'abonnés vers des services numériques plus coûteux.

Les revenus des services d'accès à l'internet, rendus à 1,1 million de clients, étaient en hausse de 13% au second trimestre.

Quant aux revenus de la téléphonie sans fil et de téléphonie par câble, qui totalisent un million d'abonnés, ils étaient encore en hausse de plus de 20% au deuxième trimestre.

D'ailleurs, Vidéotron maintient son rythme élevé d'investissements dans le sans-fil - 77 millions de janvier à juin - afin d'établir son propre réseau d'ici peu.

Des ententes techniques avec Rogers et Bell Mobilité au Canada, ainsi que T-Mobile aux États-Unis, ont été conclues lors du deuxième trimestre.

Parmi les autres divisions de Quebecor, le regain de profit de 15% de la télédiffusion, centrée sur TVA et des chaînes spécialisées, a été largement éclipsé par la rechute du bénéfice parmi ses médias, de l'ordre de 24% au deuxième trimestre.

Cette forte chute est survenue malgré une baisse plus limitée des revenus de la division médias, à 15%, et en dépit d'une réduction de 20 millions des coûts d'exploitation, ce qui inclut la baisse de coûts de main-d'oeuvre au Journal de Montréal après sept mois de conflit à la rédaction et à l'administration.

La suite de ces réductions de coûts dans les journaux s'annonce du côté de la distribution. Quebecor vient de conclure une entente de distribution conjointe avec le groupe Canwest Global pour leurs journaux dans les principales villes du Canada anglais.

En contrepartie, Quebecor a augmenté ses dépenses pour le développement de ses sites internet lors du second trimestre.

D'ailleurs, les revenus de ces sites étaient en hausse de 3% au second trimestre, pendant que les revenus des quotidiens de Quebecor calaient de 14% et ceux de ses journaux régionaux, de 19%.