L'économie canadienne devrait amorcer un redressement après une mauvaise chute en mai, ont soutenu vendredi des analystes, après que Statistique Canada eut fait état d'une diminution plus marquée que prévu du produit intérieur brut (PIB).

Le PIB canadien a reculé de 0,5 pour cent en mai dernier, par rapport au mois précédent, plombé par un secteur manufacturier en difficulté et la faiblesse de la demande pour les exportations dans le secteur énergétique.

Il s'agit du 10e recul mensuel consécutif du PIB.

Les fermetures d'usines dans le secteur manufacturier ont contribué à la plus grande partie du déclin, selon Statistique Canada.

Environ la moitié du recul est attribuable à une chute considérable dans la construction automobile après trois mois de reprise et à une réduction dans la fabrication de pièces.

«En bonne partie, cela est évidemment attribuable aux fermetures dans le secteur automobile, a affirmé l'économiste en chef de la Banque Royale, Craig Wright. Quand on regarde les fermetures dans le secteur, de même que le ralentissement de la production, cela a un impact majeur sur les données mensuelles du PIB. Je crois qu'il a s'agit de la principale composante expliquant l'accélération de la faiblesse.»

Néanmoins, la production automobile devrait normalement reprendre de la vigueur alors que les usines de Chrysler - qui avaient été fermées pour la plus grande partie des mois de mai et juin - reprennent leurs activités.

Par ailleurs, l'industrie automobile en difficulté a semblé prendre un peu de mieux, vendredi, Etudes économiques Scotia rapportant que les ventes en juin avaient atteint leur plus haut niveau depuis juillet dernier.

Les ventes globales au deuxième trimestre ont atteint 48 millions d'unités, en hausse par rapport à un creux de huit ans de 43 millions d'unités au cours des trois premiers mois de l'année, a indiqué l'institution.

Les ventes à l'échelle internationale mènent la relance, la Chine occupant le sommet des pays émergents et l'Allemagne présentant les meilleurs résultats parmi les pays industrialisés.

La Banque Scotia prévoit que la relance du secteur automobile se fera sentir bientôt en Amérique du Nord.

Néanmoins, les économistes soulignent la faiblesse généralisée de l'industrie manufacturière. Depuis octobre, ce secteur a été responsable de plus de la moitié des pertes d'emplois en période de récession.

«Bien qu'il y ait de multiples signes positifs pour l'économie canadienne, des nuages noirs planent toujours au-dessus du secteur manufacturier canadien orienté vers l'exportation», a noté Diana Petramala, économiste de la Banque TD.

Mais des analystes voient le PIB canadien de mai comme le précipice duquel le pays commence à sortir. «Nous croyons que mai était probablement le mois le plus creux et que le pays devrait avoir remonté à la surface en juin, et que le portrait devrait être plus reluisant au troisième et au quatrième trimestre», a soutenu M. Wright.