Le président de la Banque fédérale de réserve de New York, William Dudley, a jugé plausible mercredi une brève poussée de la croissance américaine d'ici la fin de l'année, pour peu que le mouvement attendu de reconstitution des stocks soit concentré sur un seul trimestre.

«Si le basculement des stocks était concentré sur un seul trimestre, nous pourrions voir une croissance plutôt rapide pendant une brève période», a fait valoir M. Dudley lors d'un discours tenu à New York.

   Les entreprises américaines ont déstocké massivement au cours des derniers trimestres pour s'adapter à une demande en berne, mais ce mouvement touche à sa fin et la reconstitution de leurs réserves pourrait être «marquée» dès que la conjoncture donnera des signes de stabilisation.

   Mais le responsable de la Fed de New York - l'intermédiaire habituel entre la banque centrale et les marchés - a souligné qu'une telle poussée de la croissance serait sans lendemain et non représentative d'une tendance.

   Globalement, M. Dudley estime que les États-Unis devraient enregistrer une croissance «modérée» au second semestre, grâce à l'effet stocks, mais aussi à «une reprise modeste de l'activité du logement et des ventes de véhicules à moteur» et à «l'impact de la relance budgétaire sur la demande intérieure».

   Mais la reprise, a-t-il averti, devrait être «considérablement plus lente» qu'à l'accoutumée. La consommation, qui génère près de 70% de la croissance du pays, devrait en effet croître lentement du fait de la faiblesse de la hausse du revenu disponible et de la disparition de tout un ensemble de facteurs qui ont soutenu la consommation en début d'année (baisse des prix de l'esssence, versements effectués dans le cadre du plan de relance...).

   M. Dudley estime aussi que les ménages vont continuer à épargner, leur patrimoine étant toujours entamé par la baisse de la valeur de leur logement. Le crédit va rester rare et les entreprises risquent de réduire encore leurs dépenses en infrastructure, a-t-il analysé.

   La croissance à venir sera donc «terne» et accompagnée d'un chômage élevé, ce qui devrait empêcher l'inflation de prendre son envol. «Pour toutes ces raisons, les préoccupations sur le moment que choisira la Fed pour abandonner sa politique accommodante actuelle sont, pour moi, prématurées», a-t-il dit.