Avec le prêt de 50 millions de dollars obtenu hier de la Société générale de financement (SGF), l'imprimeur Transcontinental (t.tcl.a) a maintenant tout le financement nécessaire pour se remettre en mode croissance.

La fin de la récession, qui a forcé l'entreprise à rationaliser ses activités, n'est toutefois pas encore en vue. «On voit actuellement une stabilité (dans nos marchés), un certain équilibre qui s'installe, a indiqué hier son porte-parole, Sylvain Morrissette. Il est encore difficile d'avoir une lecture claire de ce qui s'en vient.»

Les nuages commencent toutefois à se dissiper au-dessus de Transcontinental. L'entreprise a fait savoir hier qu'elle avait conclu deux nouveaux financements, soit un prêt de 50 millions pour cinq ans de la SGF et un financement de 85 millions de la banque allemande HypoVereinsbank d'une durée de six ans.

Depuis le début de l'année, Transcontinental est allée chercher un total de 785 millions pour financer ses activités, En plus de la SGF, la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité FTQ sont aussi devenus ses créanciers, avec des prêts de 100 millions chacun.

Cet argent servira à financer des projets de développement et permettra plus de flexibilité dans la gestion des dépenses, a souligné dans un communiqué le responsable des finances de Transcontinental, Benoît Huard.

L'imprimeur et éditeur a été passablement secoué par la récession qui s'est abattue sur les États-Unis et le Canada, le forçant à réduire ses dépenses, à abandonner des publications et à éliminer 1500 emplois. À mi-chemin de son exercice financier, l'entreprise affiche une perte de 150 millions, sur des revenus de 1,1 milliard.

Le pire est passé, estime toutefois le gestionnaire Pierre Bernard, de l'Industrielle Alliance. Ceux qui pensaient que Transcontinental subirait le même sort que l'autre géant de l'imprimerie, son concurrent Quebecor World, qui a dû se placer sous la protection de la loi pour éviter la faillite, se sont trompés, croit-il.

«Les deux entreprises n'avaient pas les mêmes stratégies ni les mêmes marchés. Chez Transcontinental, on est plus prudent.»

Selon lui, l'entreprise rebondira dès que la reprise économique sera enclenchée. «La récession n'est pas là pour rester et le management est en mesure de passer au travers», a-t-il expliqué.

En plus de la conjoncture, Transcontinental doit s'adapter aux changements structurels qui bouleversent le monde de l'édition et de l'impression. Pierre Bernard est convaincu que les journaux, les livres et les circulaires ne sont pas voués à la disparition et que l'entreprise s'adaptera à ces changements.

Signe que les investisseurs ont repris confiance en l'avenir de l'entreprise, le titre de Transcontinental a quitté les bas-fonds atteints plus tôt cette année. L'action a fini la journée hier à 7,96$, en baisse de 7 cents.

Le degré d'endettement, à 49% des capitaux propres, est jugé préoccupant par plusieurs analystes. Le vice-président de l'Industrielle Alliance, pour sa part, ne s'en inquiète pas trop. «C'est au top de la cible fixée par la direction, reconnaît-il, mais ça sera corrigé avec la reprise de l'économie.»