La vente des actifs sans fil de l'équipementier canadien Nortel Networks au géant suédois Ericsson, au coût de 1,13 milliard $ US, a été approuvée mardi par les tribunaux des faillites au Canada et aux États-Unis.

Le juge américain Kevin Gross s'est dit satisfait que les actifs soient vendus à un prix juste. Il a estimé que Nortel et ses créanciers en tireraient profit.

«Pour toutes ces raisons, c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je suis prêt à donner le feu vert à la vente dans ce dossier», a-t-il déclaré.

Il est très peu fréquent qu'un juge du tribunal des faillites fasse preuve d'enthousiasme, mais au moment de rendre sa décision, entendue en cour au Canada grâce à une retransmission vidéo, le juge Gross a dit être «très enthousiaste» quant à la transaction.

Néanmoins, les jugements rendus mardi à Toronto et au Delaware pourraient ne pas constituer le dernier mot dans cette saga, qui a vu l'ancien fleuron de la technologie canadienne tomber de haut pour être vendu à la pièce, sous la protection de la loi contre ses créanciers.

Avant que les décisions n'eurent été annoncées, un certain nombre de parties - dont le gouvernement ontarien et des partis d'opposition à Ottawa - s'étaient opposées à la transaction, affirmant qu'elle aurait pour résultat de transférer d'importants actifs technologiques canadiens hors du pays.

Le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Michael Ignatieff, et celui du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton, ont tous deux demandé au gouvernement fédéral de bloquer la transaction. Ils ont lancé un appel aux autres partis au Parlement afin d'obtenir la tenue de toute urgence d'une réunion du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie (INDU) des Communes afin que ses membres se penchent sur l'impact de la vente.

MM. Ignatieff et Layton ont exercé des pressions sur le gouvernement fédéral pour qu'il examine la vente et agisse afin de préserver les actifs de Nortel en tant que trésor national.

Le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a refusé d'indiquer si Ottawa interviendrait dans cette affaire, mais il ne s'est pas opposé aux groupes ayant fait valoir leur opinion à ce sujet.

Le fabricant de téléphones intelligents BlackBerry, Research In Motion (TSX:RIM), s'est aussi opposé à la vente après que Nortel eut refusé de le laisser présenter une offre pour les actifs convoités.

Annoncée samedi, l'entente concerne la division Carrier Networks de Nortel, spécialisée dans les réseaux de technologie CDMA et de haut débit mobile (LTE) en Amérique du Nord.

Ericsson a indiqué que l'acquisition des activités de Nortel dans le secteur du sans-fil pourrait lui permettre de presque doubler ses revenus en Amérique du Nord et d'ajouter à ses effectifs 2500 employés, parmi lesquels 400 se consacrent à la recherche et au développement dans le secteur de la technologie LTE.

Plus du tiers de ces 2500 employés sont affectés à Ottawa, où Nortel compte environ 1000 travailleurs.