L'administration du président américain Barack Obama pourrait s'opposer à certains plans de rémunérations établis par les entreprises ayant reçu un soutien important de l'État fédéral et demander à ces dernières de les renégocier, affirme lundi le Wall Street Journal.

Selon le quotidien économique, qui cite des sources proches du dossier, Kenneth Feinberg, superviseur nommé en juin par le Trésor pour surveiller les salaires et primes au sein des groupes assistés par l'État, «va demander une renégociation des contrats prévoyant des rémunérations qu'il juge excessives».

Les sept entreprises les plus renflouées par l'État, parmi lesquels les banques Citigroup, Bank of America, l'assureur AIG, les constructeurs automobiles Chrysler et General Motors ainsi que leurs bras financiers respectifs Chrysler Financial et GMAC, doivent présenter avant le 13 août leurs plans de rémunérations.

«M. Feinberg ne peut pas passer outre les contrats (de travail) légaux», mais, s'il ne parvient pas à obtenir des entreprises qu'elles renégocient les rémunérations qu'il estime «inappropriées», il pourrait «employer d'autres moyens» pour s'attacher à les réduire, poursuit le journal.

Il pourrait notamment considérer les montants versés au titre d'un contrat particulier et les rapporter à l'ensemble des salaires et primes touchés par un employé pour demander une baisse de sa rémunération annuelle totale.

«Les entreprises doivent convaincre M. Feinberg qu'elles ont trouvé le bon équilibre pour décourager les prises de risque et récompenser les performances chez leurs plus hauts employés», remarque un porte-parole du Trésor interrogé par le quotidien.

Kenneth Feinberg sera notamment confronté aux exigences d'un courtier de Citigroup, dévoilées samedi par le WSJ. Ce trader vedette fait pression pour que la banque, qui a reçu 45 milliards de dollars de fonds fédéraux depuis l'automne, honore son engagement de lui verser cette année des primes allant jusqu'à 100 millions de dollars.