La Maison Blanche a indiqué lundi qu'elle publierait avec retard la mise à jour de ses chiffres budgétaires, tout en réfutant qu'il s'agisse d'une manoeuvre pour dissimuler la gravité du déficit et de la situation économique.

«Les circonstances exceptionnelles propres à une année de transition nous forcent à publier le rapport à mi-exercice budgétaire quelques semaines plus tard qu'il n'est de coutume, comme l'a fait le président George W. Bush en 2001», a indiqué le directeur de la communication à l'Office du budget de la Maison Blanche, Kenneth Baer.

La publication de ce rapport est habituellement programmée mi-juillet.

«Il faut dire les choses honnêtement: il s'agit là d'une tentative pour dissimuler un déficit record au moment où les dirigeants démocrates essaient de faire passer en force une prise de contrôle du système de santé par le gouvernement», a dit un de chefs de l'opposition républicaine, John Boehner, dans un communiqué.

M. Obama est engagé dans un vaste effort pour faire adopter une grande réforme du système de santé. La question du financement de cette réforme est centrale dans le débat politique en cours. Les républicains accusent M. Obama d'ajouter encore à des déficits déjà records.

Or l'actualisation budgétaire attendue de la part de la Maison Blanche risque de révéler un déficit et un chômage plus élevés, et des chiffres de croissance plus défavorables que dans les prévisions antérieures de la Maison Blanche. La réforme de la santé, mais aussi des projets comme la loi limitant les émissions de gaz à effet de serre, risquent de s'en trouver encore compliqués.

Un responsable de l'administration Obama a contesté sous couvert de l'anonymat que le gouvernement avait peur des chiffres, et a fait valoir que le rapport de M. Bush en 2001 avait été rendu public un 22 août, et celui de Bill Clinton en 1993, également une année d'entrée en fonctions, le 1er septembre.

Le vice-président Joe Biden a mis le gouvernement dans une situation délicate en déclarant début juillet que l'administration, à ses débuts, avait «mal interprété la gravité de la situation économique».

«Elle peut bien faire tout ce qu'elle veut, la Maison Blanche ne peut cacher le fait que les politiques de cette administration ont enseveli nos enfants et nos petits-enfants sous le fardeau d'une dette historique», a dit M. Boehner.