Le Fonds monétaire international a amélioré ses perspectives économiques pour le Canada et croit maintenant que la croissance économique du pays sera deux fois plus rapide que celle des États-Unis.

Le nouveau rapport du FMI a cependant averti que la reprise mondiale pour la pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale serait lente et modeste, et que la croissance canadienne en 2010 ferait suite à un forte contraction économique cette année.

«L'économie mondiale se stabilise grâce, entre autres facteurs, à un soutien macroéconomique et financier sans précédent des pouvoirs publics», a indiqué le groupe dans la mise à jour de ses perspectives de l'économie mondiale.

«Pourtant, la récession n'est pas terminée et la reprise sera vraisemblablement timide.»

Le FMI s'attend à voir l'économie canadienne se contracter de 2,3 pour cent cette année, avant de rebondir de 1,6 pour cent l'an prochain, soit quatre dixièmes de point de pourcentage que dans ses prévisions précédentes, en avril.

Selon le FMI, l'économie américaine retraitera de 2,6 pour cent cette année, pour croître d'un mince 0,8 pour cent en 2010. Il s'agit tout de même d'une importante amélioration par rapport aux précédentes prévisions, qui ne voyaient pas de croissance pour les États-Unis l'an prochain.

Les projections du FMI font écho aux récentes déclarations du gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, selon qui le Canada rebondira deux fois plus vite que son voisin du Sud. M. Carney est cependant beaucoup plus optimiste quant à l'importance de cette reprise, puisqu'il table sur une progression de 2,5 pour cent pour l'an prochain.

Selon l'économiste Grant Bishop, de la Banque TD, les nouvelles prévisions du FMI sont assez semblables à celles de la banque, mais il se questionne tout de même sur la capacité, pour le Canada, de croître deux fois plus rapidement que son principal partenaire commercial.

«C'est difficile d'avoir une reprise économique sans impulsion dans la demande de la part de notre principal partenaire pour les exportations», a observé M. Bishop.

Bien que les nouvelles prévisions de croissance mondiale du FMI pour 2010 se soient généralement améliorées par rapport à avril, la prudence reste de mise et les avertissements de dangers sont toujours présents.

«Les perspectives risquent encore d'être révisées à la baisse, bien que les risques extrêmes aient diminué sensiblement», indique le FMI dans son rapport.

«Dans les pays avancés, la hausse du chômage et une perte de confiance dans la stabilité du secteur financier pourraient peser davantage sur les prix des actifs et provoquer une déflation.»

De plus, l'organisme a souligné les risques liés à la dette croissante de la dette des ménages, ce qui menace la reprise du secteur de l'habitation, sans compter que la hausse du taux de chômage et la discorde sociale pourrait entraîner des restrictions protectionnistes et financières.

Compte tenu des risques, le FMI a clairement indiqué que le moment n'était pas venu pour les gouvernements de se désengager de leurs politiques de relance fiscales et monétaires.

Le gouvernement fédéral a promis de dépenser près de 47 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, tandis que la Banque du Canada a réduit son taux d'intérêt directeur près de zéro dans l'espoir de stimuler l'économie.

Selon le FMI, les gouvernements devraient commencer à penser à leurs stratégies de désengagement, mais poursuivre leur appui jusqu'en 2010.

Dans l'ensemble, le FMI attend une croissance économique mondiale de 2,5 pour cent l'année prochaine. La Chine devrait connaître la meilleure performance, avec une progression de 8,5 pour cent.