Les pays émergents regroupés au sein du G5 ont demandé mercredi à ceux du G8 - à savoir les plus riches - de tenir leurs promesses en matière de soutien au commerce international et de lutte contre le protectionnisme pour faire face à la crise.

«C'est important d'accorder des moyens, mais c'est encore plus important de tenir les promesses», a affirmé le président mexicain, Felipe Calderon, lors d'une conférence de presse en marge du sommet du G8 à L'Aquila (Italie).

Le G8 regroupe l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon et la Russie et le G5 le Brésil, la Chine, l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud.

«Nous sommes préoccupés par la question de l'utilisation des ressources pour rétablir les flux internationaux du crédit, particulièrement dans les pays en développement où le crédit et l'investissement ont été significativement réduits par la crise», a ajouté le dirigeant mexicain, dont le pays a particulièrement souffert de la crise aux États-Unis.

Il s'est également inquiété de «la résurgence du protectionnisme» qui «empêche la reprise», mais sans toutefois donner d'exemples précis.

Le président sud-africain, Jacob Zuma, a pour sa part appelé lors d'une conférence de presse des pays du G5 à «une réforme rapide des institutions de Bretton Woods pour assurer la représentation des pays en développement».

Luiz Inacio Lula da Silva, le dirigeant brésilien, a exprimé sa méfiance vis-à-vis de certains pays riches qui espèrent «seulement que la crise se termine pour au final ne rien changer».

Dans une déclaration publiée à l'issue de leur réunion en marge du sommet du G8, les pays du G5 ont fait part de «leur inquiétude devant l'état actuel de l'économie mondiale, qui soumet les pays en développement à un fardeau excessif résultant d'une crise qu'ils n'ont pas provoquée».

Ils ont également jugé «qu'une conclusion fructueuse des négociations de Doha sur la base du mandat pour la promotion du développement qui lui a été fixé apportera un stimulus important pour le retour de la confiance sur les marchés mondiaux et empêchera le retour de tendance protectionnistes qui nuisent particulièrement aux pays en développement».