La crise a fait chuter le nombre de millionnaires dans le monde en 2008 à 8,6 millions de personnes soit un million et demi de moins qu'en 2007, selon une étude publiée mercredi.

Les millionnaires, qui étaient 10,1 millions en 2007, ont vu leur fortune totale fondre: elle est désormais estimée à 32 800 milliards de dollars pour 2008, soit 7900 milliards de moins que l'année précédente, selon l'étude annuelle de la banque d'affaires Merrill Lynch et de la société de conseil Capgemini.

L'étude, qui ne prend en compte que la fortune hors résidence principale, distingue également la catégorie des «très fortunés», définis par un patrimoine de plus de 30 millions de dollars.

Cette catégorie comptait 78 000 personnes dans le monde, soit une chute de 25% par rapport à 2007 alors que le nombre de simples millionnaires ne s'est réduit que 15%.

«Ce déclin sans précédent efface les deux ans de croissance soutenue de 2006 et 2007, ramenant à la fois le nombre de millionnaires et leur patrimoine à un niveau inférieur à celui enregistré en 2005», note Gilles Dard, président de l'activité gestion privée France et Europe continentale de Merrill Lynch.

Les auteurs de l'étude prévoient que le patrimoine des riches va recommencer à croître, en moyenne de 8% par an d'ici à 2013 pour atteindre 48 500 milliards de dollars, surtout en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique.

Le recul du nombre de millionnaires en 2008 a été visible dans toutes les régions du monde, mais il a été particulièrement marqué en Amérique du Nord (-19%), en Europe (-14,4%) et en Asie-Pacifique (-14,2%).

Les Etats-Unis restent cependant le pays comptant le plus grand nombre de riches (2,46 millions) devant le Japon (1,366 million) et l'Allemagne (810 000). La Chine ravit la quatrième place à la Grande-Bretagne (364 000 contre 362 000) et la France se classe, comme en 2007, sixième (346 000).

Les pays émergents ont eux aussi été concernés par ce déclin: l'Inde, qui avait enregistré la plus forte progression en 2007 (+22,7%), a perdu près du tiers de ses millionnaires (-31,6% à 84 000), en raison d'une baisse de la demande pour ses biens et services et du recul de son marché financier.

La crise économique et financière a eu un fort impact sur la façon dont les riches placent leur patrimoine. Ils se tournent de plus en plus vers des investissements considérés comme plus sûrs.

La part des actions dans leurs portefeuilles est passée de 33% à 25% tandis que leurs investissements dans l'immobilier ont progressé.