Le gouvernement fédéral a refusé d'aider Nortel Networks (nt) à éviter la faillite, a affirmé hier le grand patron de l'ex-géant des télécommunications, devant un comité parlementaire.

Mike Zafirovski a ainsi affirmé que ses discussions avec le ministre de l'Industrie, Tony Clement, et celui des Finances, Jim Flaherty, n'avaient mené nulle part.

L'entreprise torontoise, qui a connu de meilleurs jours avant l'éclatement de la bulle technologique au début de la décennie, s'est placée sous la protection de la loi sur les faillites en janvier.

M. Zafirowski n'a pas voulu préciser combien d'argent Nortel souhaitait obtenir de la part du gouvernement fédéral. Il a hésité à donner des détails sur la nature de ses rencontres avec les deux ministres, et n'a pas voulu dire pourquoi, exactement, Ottawa avait refusé de l'aider. Il a toutefois admis qu'il y avait des inquiétudes quant à la viabilité de l'entreprise et de l'industrie en général.

M. Zafirovski, qui est devenu président et chef de la direction de Nortel à la fin de 2005, a dû s'expliquer au sujet de la décision controversée de payer des primes de 45 millions au personnel de direction quelques semaines seulement après avoir refusé de verser des indemnités de départ à des milliers d'employés.

Une analyste qui a étudié la situation de Nortel, Dianne Urquhart, a accusé la compagnie de s'être placée sous la protection de la loi sur les faillites pour éviter d'avoir à payer les indemnités de départ, même si elle possédait des liquidités de 2,5 milliards.

M. Zafirovski s'est défendu en disant qu'il devait verser des primes pour retenir d'importants membres de la direction et augmenter la valeur de l'entreprise.

Le grand patron de Nortel a également affirmé qu'il était tellement certain que son entreprise était sur la voie de reprendre sa place de leader du secteur de l'équipement de télécommunications qu'il avait acheté beaucoup de ses actions.

Il a dit aux parlementaires que plusieurs autres administrateurs de la compagnie avaient aussi investi de leur argent personnel dans l'entreprise l'an dernier.

M. Zafirovski a précisé que sa famille avait acheté environ 500 000$ en actions de la compagnie, dont une partie pour les frais de scolarité de ses trois garçons, parce qu'il était certain que Nortel avait entamé une remontée.

Puis, «le monde a basculé» et Nortel «a frappé un mur» avec la crise financière mondiale de l'automne, ce qui a amené la compagnie à demander la protection des tribunaux contre ses créanciers en janvier.

Actuellement, les actions de Nortel valent moins de 20 cents chacune, alors que l'an dernier, elles se vendaient environ 10$.