La crise financière est terminée et les marchés de crédit sont guéris, estime Gordon Nixon, président du conseil et PDG de la Banque Royale du Canada.

«Je crois que la crise financière est finie, si l'on définit cela comme une crise», a soutenu hier M. Nixon, 52 ans, qui s'adressait à des reporters dans le cadre de la Conférence du Forum économique international des Amériques, à Montréal.

M. Nixon faisait ainsi écho aux commentaires de Jeffrey Immelt, le PDG de General Electric Co., qui soulignait dans un discours prononcé également à Montréal mercredi que les marchés de capitaux américains s'étaient en grande partie rétablis.

Toutefois, M. Nixon croit qu'il en va autrement de la crise économique.

«L'économie a encore un bon bout de chemin à faire, a-t-il dit. Il y a des signes d'amélioration, mais ça demeure encore un environnement économique très difficile.»

La situation économique décourage aussi les acquisitions aux États-Unis, selon le patron de la plus grosse banque canadienne.

«Il y a un mythe voulant qu'il existe aux États-Unis de très nombreuses occasions d'acquisitions, a déclaré M. Nixon. Mais cela ne s'est pas produit.»

«La grande incertitude» entourant l'économie pose un problème pour les acheteurs et entraîne un manque de vendeurs d'actifs bancaires américains, d'après M. Nixon, qui a ajouté: «Je ne crois pas qu'il y aura beaucoup d'activité à court terme.»

La semaine dernière, la Banque Royale a éliminé «un petit nombre» de postes de direction, y compris quatre de présidents de marchés, dans le cadre de la réorganisation de sa division bancaire américaine. Scott Custer, le PDG de cette division appelée RBC Bank, a transmis aux employés une note exposant les détails de la réorganisation sur 18 mois pour se préparer à la reprise économique.

«Étant donné la vigueur de nos autres activités au sein de l'organisation, nous croyons qu'il y aura beaucoup d'occasions de déployer du capital sur le marché américain lorsque les choses commenceront à se stabiliser», a dit M. Nixon.

La division bancaire internationale de services aux consommateurs de la Banque Royale, qui comprend RBC Bank, a subi une perte de 1,13 milliard au cours du deuxième trimestre après avoir inscrit une dévaluation d'actif de 1 milliard. La division internationale, qui compte 441 succursales dans le sud-est des États-Unis, a connu quatre pertes trimestrielles de suite.

«Le marché s'est avéré très difficile, a reconnu M. Nixon. Notre division bancaire de détail, commerciale et axée sur les petites entreprises, dont le siège se trouve à Raleigh, en Caroline-du-Nord, a été au coeur de la tempête aux États-Unis.»