La situation a continué de se détériorer aux États-Unis pour Transcontinental  (t.tcl.a) au deuxième trimestre, ce qui a poussé l'éditeur et imprimeur à procéder à 250 nouveaux licenciements.

L'entreprise n'a pas précisé si ces licenciements, divulgués discrètement hier, allaient être effectués aux États-Unis ou au Canada.

Au cours de la période terminée le 30 avril, les revenus de la filiale américaine de publipostage de Transcontinental ont plongé de 50% par rapport au trimestre correspondant de l'an dernier, en raison surtout des difficultés du secteur financier. Au premier trimestre, la baisse avait été de 30%.

Du côté de l'impression commerciale aux États-Unis, les revenus ont décliné d'environ 15% au deuxième trimestre, alors qu'ils avaient baissé de 8 ou 9% au premier trimestre.

Depuis le mois de novembre, l'entreprise montréalaise a supprimé 1400 postes, dont environ 300 au Québec. On prévoit désormais qu'un total de 1750 personnes perdront leur emploi, soit 250 de plus que les 1500 licenciements prévus jusqu'ici.

Transcontinental prévoit désormais que ses mesures de restructuration lui procureront des économies récurrentes de 100 millions de dollars par année, dont 75 millions pendant l'exercice en cours. Jusqu'ici, on comptait épargner 75 millions par année à terme et 50 millions en 2008-2009.

«Nous allons exploiter un Transcontinental beaucoup plus léger et efficace lorsque nous sortirons de la récession», a soutenu le président et chef de la direction de l'entreprise, François Olivier, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers, hier.

Au deuxième trimestre, Transcontinental a déclaré une perte nette de 144,3 millions (1,79$ par action) comparativement au bénéfice net de 36,9 millions (45 cents par action) engrangé il y a un an.

La perte comprend plusieurs charges non récurrentes qui ont totalisé près de 200 millions, notamment des dépréciations d'actifs, des radiations d'écart d'acquisition et des coûts de restructuration découlant des suppressions de postes. Hormis ces éléments, le bénéfice net se serait élevé à 30,2 millions (37 cents par action), comparativement à 34,1 millions l'an dernier (42 cents par action).

Les revenus trimestriels ont reculé de 5% pour atteindre 563,4 millions.

«Dans le contexte actuel, en excluant les éléments inhabituels, il s'agit de résultats encourageants qui dénotent une amélioration par rapport au premier trimestre», a assuré M. Olivier.

Il reste que les revenus ont reculé dans les deux principales filiales de l'entreprise, soit l'impression commerciale (- 8%) et le secteur des journaux (- 4%). Le chiffre d'affaires du secteur des communications-marketing a tout de même crû de 5%.

Transcontinental s'attend à ce que son deuxième semestre soit meilleur que le premier, grâce notamment à l'entrée en vigueur de deux nouveaux contrats octroyés par Rogers Communications et celui visant l'impression du San Francisco Chronicle.

Après avoir été menacé de fermeture l'hiver dernier, ce quotidien a obtenu des concessions de la part de ses employés et doit commencer à utiliser la nouvelle imprimerie construite par Transcontinental au cours des prochaines semaines. L'imprimeur est actuellement en pourparlers avec d'autres journaux californiens afin de leur vendre les services des nouvelles installations.

Transcontinental a refinancé pour 625 millions de dettes au cours du trimestre et prévoit conclure d'autres ententes semblables prochainement. L'agence de notation Standard&Poor's a néanmoins abaissé sa cote de crédit, qui est passée de BBB à BBB-.

L'action de Transcontinental a clôturé hier à 9,16$, en baisse de 2 cents, à la Bourse de Toronto.