La banque britannique Barclays a indiqué ce matin, à la suite de fuites dans la presse, qu'elle discutait avec plusieurs parties, dont le fonds américain BlackRock, d'une cession de sa division de gestion d'actifs BGI, y compris sa filiale iShares pourtant déjà promise au fonds CVC.

Après l'annonce début avril de la cession d'iShares à CVC Partners pour 4,4 milliards de dollars, «Barclays a reçu d'autres propositions pour iShares et l'ensemble de BGI» (Barclays Global Investors), a reconnu la banque.

Suite à ces nouvelles offres, «Barclays a eu des discussions avec plusieurs parties, dont BlackRock, au sujet d'iShares et BGI. Les discussions ne sont pas encore terminées et il reste un important nombre de questions à régler, qui pourraient changer la nature et les termes d'une transaction», a ajouté Barclays.

La banque a cependant prévenu les investisseurs, comme l'y oblige la règlementation boursière britannique, qu'il n'était pas garanti que ces discussions aboutissent, ni que la cession d'iShares à CVC soit remise en cause.

Barclays conclut en indiquant qu'elle fera un point sur l'accord de cession d'iShares à CVC au plus tard le 19 juin.

De son côté, BlackRock a confirmé dans un communiqué «avoir engagé des pourparlers avec Barclays au sujet d'un éventuel rachat de BGI».

«Les négociations sont en cours, et il n'est pas certains que nous parvenions à un accord, ni, si un accord est conclu, que nous le finalisions», a ajouté le fonds d'investissement.

L'hebdomadaire Sunday Telegraph avait rapporté dimanche que Barclays s'apprêtait à céder BGI pour 13 milliards de dollars (9,3 milliards d'euros) à BlackRock, associé à des investisseurs moyen-orientaux (d'Abou Dhabi, du Koweït et du Qatar), qui récupéreraient 12% de l'entité. Selon le journal, Barclays se réserverait la possibilité de conserver une participation de 20% dans BGI.

Le Financial Times affirme de son côté que la Bank of New York Mellon est revenue dans la course au fur et à mesure que les négociations s'avancent.

Cette cession doit permettre à Barclays de renforcer son capital, sans avoir recours à l'aide du gouvernement britannique, dont la banque a réussi à se passer depuis le début de la crise financière.

BGI, l'un des joyaux de Barclays, avait au 31 décembre 1.040 milliards de livres (1.160 milliards d'euros) d'actifs sous gestion, dont 226 milliards pour iShares.

Le 9 avril, Barclays s'était entendu avec CVC Partners pour lui céder iShares au prix de 4,4 milliards de dollars, tout en se laissant la possibilité de trouver un autre acheteur dans les 45 jours.

iShares est une filiale très lucrative spécialisée dans les fonds indiciels cotés (ou ETF, exchange-traded funds).

Ces placements, qui permettent aux particuliers d'investir en toute facilité sur des marchés autrefois réservés aux spécialistes (comme les marchés de matières premières, ou des indices boursiers de pays étrangers), constituent une activité en pleine expansion.

A 7H15 GMT, l'action Barclays cédait 1,40% à 281 pence, dans un marché en baisse de 0,88%.