L'économie américaine a détruit 345 000 emplois en mai, beaucoup moins que les mois précédents et moins que prévu par les économistes, mais le taux de chômage a fait un bond d'un demi-point à 9,4%, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.

L'économie américaine a détruit en mai beaucoup moins d'emplois que les mois précédents et que prévu par les économistes, mais le taux de chômage a fait un bond inquiétant, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.

En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de destructions d'emplois est tombé à 345 000, après 504 000 en avril (chiffre révisé en baisse).

Le taux de chômage a cependant bondi d'un demi-point pour atteindre 9,4%, contre 8,9% en avril.

C'est dans un sens beaucoup mieux que ce qu'anticipaient les analystes, car ils tablaient seulement sur un léger ralentissement des destructions d'emplois, à 520 000 en mai. Mais ils entrevoyaient un chômage moins élevé, à 9,2%.

Même si elles ont fini par devenir habituelles, après les 691 000 emplois perdus en moyenne par mois au premier trimestre, ces destructions d'emplois restent à un niveau historiquement élevé.

«Depuis le début de la récession en décembre 2007, le nombre total d'emplois a chuté de 6,0 millions, et le taux de chômage s'est accru de 4,5 points de pourcentage», a relevé le département du Travail.

Les autorités américaines ont déjà prévenu que la hausse du chômage devrait se poursuivre toute l'année, avant une décrue en 2010. Dans ses dernières prévisions, la Réserve fédérale ne voyait cependant pas le taux de chômage dépasser 10%.

En mai, «les suppressions d'emplois ont continué à être largement répandues, mais le rythme de la baisse des emplois s'est modéré dans le secteur de la construction et dans certains secteurs des services», a ajouté le ministère.

Le secteur secondaire, où les effectifs chutent continuellement depuis plus de deux ans, a encore connu 225 000 pertes nettes d'emplois (contre 274 000 en avril). Celles-ci sont surtout davantage dues à l'industrie de transformation (225 000) qu'à la construction (59 000).

Dans le secteur tertiaire, 120 000 emplois ont été supprimés (contre 230 000 en avril). La baisse des emplois ralentit dans presque tous les domaines d'activité, comme par exemple la finance (30 000 emplois supprimés, contre 45 000 en avril). Et deux secteurs créent des emplois: l'éducation et la santé (44 000), et les loisirs et hôtellerie (3 000).

Le secteur public a perdu 7 000 emplois nets, après en avoir créé 92 000 le mois précédent.

En mai, il y avait 14,5 millions de chômeurs recensés aux États-Unis (contre 13,7 millions en avril). A cela s'ajoutent 5,9 millions de personnes disant vouloir trouver un emploi mais non comptabilisées dans la population active pour diverses raisons.

Le nombre de chômeurs de longue durée (27 semaines ou plus) est de 3,9 millions, soit 27,0% de l'ensemble des chômeurs.