Les dépenses de construction aux États-Unis ont poursuivi leur hausse en avril, à la surprise des analystes, grâce entre autres à la bonne tenue des dépenses de construction de logements, selon les chiffres publiés lundi par le département du Commerce.

En données corrigées des variations saisonnières, les dépenses de construction ont progressé de 0,8% en avril, alors que les analystes attendaient une nette baisse (-1,5%).

Le mois précédent, elles avaient déjà augmenté de 0,4% (chiffre révisé à la hausse), mettant fin à cinq mois consécutifs de baisse.

Sur un an, ces dépenses restent cependant en fort recul, de 10,7% en avril.

Signe rassurant pour l'économie américaine, la hausse sur un mois provient de la construction privée (68% du total), en hausse de 1,4% (après +0,2% en mars). En mars, elle était surtout due à la construction publique.

L'événement le plus notable est que les dépenses de construction privée de logements sont reparties à la hausse, pour la première fois depuis août, en augmentant de 0,7%.

Cette reprise est modeste, après des baisses de 3,6% en mars et de 10,4% en février.

«Hélas, toute la hausse est venue du chiffre fortement volatil des travaux de rénovation, en hausse de 8,9%. Les dépenses dans la construction neuve ont reculé de 5,4%, la baisse la plus faible depuis octobre, mais toujours une chute», a tempéré Ian Shepherdson.

La chute de l'activité dans l'immobilier neuf qui avait suivi la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers en septembre est cependant peut-être en voie de s'arrêter, alors que le stock de logements neufs à vendre est à son plus bas depuis huit ans.

Mais faire redémarrer la construction va prendre du temps. «La chute est liée est au financement. Certains constructeurs se débattent avec leur dette. D'autres n'arrivent pas à trouver l'argent pour financer des projets» au niveau de prix actuels, a souligné Patrick Newport, d'IHS Global Insight.

Hors logement, les dépenses de construction privées ont bondi de 1,8% en avril par rapport au mois précédent, grâce principalement aux hôtels (+2,4%) et aux infrastructures énergétiques (+7,2%) et de communication (+6,0%), tandis que l'immobilier de bureau (-1,9%) restait en crise.

D'après M. Newport, cette hausse n'est «pas durable», la construction non résidentielle connaissant «des moments difficiles à cause des excès des années précédentes, qu'il faudra plusieurs trimestres encore pour effacer».

Les dépenses de construction publique ont en revanche baissé de 0,6% en avril, après avoir augmenté de 1,0% en mars, en particulier à cause d'une nette baisse de celles de l'Etat fédéral (-6,5%).