L'activité économique aux États-Unis s'est contractée au premier trimestre un peu moins vite qu'initialement estimé, selon les nouveaux chiffres du produit intérieur brut publiés vendredi par le département du Commerce.

Lors de ces trois mois, le PIB a reculé de 5,7% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, alors que la première estimation publiée un mois auparavant faisait état d'une chute de 6,1%.

Les économistes avaient anticipé cette révision, mais pensaient qu'elle serait plus marquée, tablant en moyenne sur -5,5%.

Après la baisse de 0,5% au troisième trimestre et la chute de 6,3% au quatrième, c'est le troisième trimestre consécutif de recul de l'activité économique américaine, ce qui n'était plus arrivé depuis 1974-1975.

Et même si les économistes et les autorités s'accordent pour dire que le pire de la récession appartient au passé, ils prévoient que les États-Unis alignent un quatrième trimestre de baisse du PIB, avant peut-être de revenir à la croissance durant l'été.

Nouvelle inquiétante, la consommation des ménages a été revue à la baisse pour le premier trimestre: sa progression n'a été que de 1,5% en rythme annuel (contre 2,2% lors de la première publication), et sa contribution à la variation du PIB que de +1,08 point (contre +1,50). Au trimestre précédent, ces dépenses de consommation, qui apportent les deux tiers de l'activité économique américaine, avaient chuté de 4,3%.

Le point noir pour l'activité économique aux États-Unis lors de l'hiver a été le creux de l'investissement des entreprises (hors variations de stocks) et des ménages, investissement qui a chuté de 37,3% en rythme annuel (contre 37,9% initialement estimé), un record depuis la première publication de cette statistique en 1947.

La baisse des achats de biens d'investissement apporte une contribution de 5,93 points à la baisse du PIB (contre 6,04 points initialement estimé), et de 8,27 points (contre 8,83 points) si on y ajoute les déstockages des entreprises, comptabilisés comme investissement négatif.

Parmi les composantes qui ont permis d'avoir une chute du PIB moins forte que prévu, le département du Commerce cite les stocks des entreprises: leur baisse contribue à hauteur de 2,34 points à la baisse du PIB, contre 2,79 initialement estimé.

Il invoque également des exportations moins faibles que prévu, faisant passer la contribution du commerce extérieur à +2,18 points, contre +1,99 point dans la première estimation.

Enfin, les dépenses publiques ont reculé mais moins que prévu, de 3,5% (contre 3,9% initialement estimé), ajoutant 0,71 point au recul du PIB (contre 0,81 point).

Le département du Commerce a par ailleurs laissé inchangée son estimation de l'indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE), en baisse de 1,0% en rythme annuel lors de ce trimestre, et en hausse de 1,5% hors énergie et alimentation.